sciences: 1,2 milliard pour les Suisses impliqués dans les projets de recherche de l’UE

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sciences1,2 milliard pour les Suisses impliqués dans les projets de recherche de l’UE

La Confédération va financer directement les scientifiques helvétiques participant à des projets de l’UE dans le cadre du programme européen «Horizon Europe».

Les chercheurs suisses vont bénéficier d’une aide directe de la Confédération.

Les chercheurs suisses vont bénéficier d’une aide directe de la Confédération.

Michael Trost / Tamedia AG

Le Conseil fédéral veut financer directement les chercheurs de Suisse qui participent à des projets européens via le programme-cadre de l’UE pour la recherche et l’innovation «Horizon Europe». Il a mis en place des mesures pour les années 2021-2022 dont le financement s’élève à plus de 1,2 milliard de francs, fait-il savoir mercredi dans un communiqué.

Pour rappel, depuis que Berne a mis fin, en mai 2021, aux négociations sur l’accord institutionnel avec l’Union européenne, celle-ci, fâchée, refuse d’actualiser les accords existants. Du coup, la Suisse est devenue un pays tiers non associé dans le domaine de la recherche et les scientifiques helvétiques ne peuvent plus participer qu’à deux tiers du programme européen. Ils ne peuvent plus non plus obtenir de financement de la part de Bruxelles.

Financement direct de Berne

Ils recevront donc, en attendant que la situation se débloque, un financement de la Confédération pour tous les appels à projets 2022 – comme c’était déjà le cas en 2021, explique le Conseil fédéral. Les moyens prévus d’abord à titre de contribution obligatoire versée à l’UE pour la participation de la Suisse au paquet Horizon 2021-2027 sont ainsi utilisés directement pour le financement des Suisses actifs dans des projets.

En ce qui concerne les bourses individuelles du Conseil européen de la recherche et du Conseil européen de l’innovation, ainsi que les actions Marie-Skłodowska-Curie, pour lesquelles les acteurs suisses ne peuvent pour l’instant plus postuler, le Conseil fédéral a chargé Innosuisse et le Fonds national suisse de développer des offres d’encouragement similaires, ajoute-t-il.

Mesures aussi dans des domaines stratégiques

Berne a en outre approuvé des mesures transitoires dans plusieurs domaines stratégiques dont sont actuellement exclus les chercheurs suisses: soit le calcul de haute performance, la recherche quantique et les activités spatiales. Ces mesures visent à garantir que la Suisse conserve sa position de pointe dans ces domaines.

Par ailleurs, le Conseil fédéral veut mettre en place des programmes bilatéraux et multilatéraux de coopération en matière de recherche avec des pays européens et extraeuropéens dans des domaines d’importance stratégique pour la Suisse à l’image de la recherche quantique. Une initiative nationale sera d’ailleurs prochainement lancée à ce sujet.

Accord de coopération avec l’ESA

La Suisse veut aussi approfondir la coopération internationale dans le domaine spatial. Un arrangement de coopération entre la Suisse et l’Agence spatiale européenne (l’ESA, dont la Suisse est l’un des membres fondateurs) va renforcer les relations du pays avec l’agence et ses États membres. La signature d’un mémorandum de coopération aura lieu le 17 mai prochain à l’Institut Paul Scherrer, annonce le Conseil fédéral.

Cela va-t-il suffire pour aider les chercheurs très courtisés par l’UE? Rien n’est moins sûr. Dimanche, dans l’émission de la RTS «Mise au Point», Michael Hengartner, président du Conseil des écoles polytechniques fédérales, résumait le sentiment des scientifiques dans une métaphore sportive: «C’est comme si vous dites à Roger Federer que pour des raisons politiques il ne pourra pas jouer à Wimbledon mais qu’on lui organise un petit tournoi à Gstaad. Un tournoi où il touchera la même somme qu’à Wimbledon s’il gagne. Roger va dire: je ne suis pas sûr que ça marche».

(cht)

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