Hockey sur glace: Un ogre du hockey européen sur la route de Genève-Servette

Avec zéro point récolté lors des ses quatre dernières sorties, Genève-Servette se trouve au bord du décrochage en National League (10e à 7 points du top 6). Ce mardi soir (19 h 45) aux Vernets, les Aigles quitteront, le temps d’un instant, la morosité du championnat pour retrouver une scène européenne qui leur convient mieux. 

Tombeurs du Red Bull Munich au tour précédent, les Grenat voient se dresser devant eux un obstacle bien plus difficile à franchir en quarts de finale avec les Växjö Lakers. Le club suédois, l’un des favoris de cette compétition, fait figure de véritable mastodonte dans le hockey européen. Voici cinq choses à savoir sur le futur adversaire du GSHC.

Les Lakers ne suivent pas la longue tradition des clubs suédois tels que Frölunda ou Färjestad. Le club, basé dans la ville de Växjö, n’a été fondé qu’en 1997, à la suite de la faillite du Växjö HC qui militait dans les ligues inférieures du pays. 

La nouvelle entité est repartie depuis la cinquième division nationale et a enchaîné les promotions. En six ans, elle accède à la deuxième division avant d’y stagner pendant huit ans, manquant à plusieurs reprises la montée en Swedish Hockey League. Les Lakers ont atteint ce bonheur à l’issue de la saison 2010-2011.

À leur arrivée en SHL, les pensionnaires de la Vida Arena (5750 places) ont eu besoin de deux exercices d’adaptation conclus par des non-qualifications aux play-off. Depuis, les Växjö Lakers n’ont plus jamais manqué les séries éliminatoires. Mieux, ils ont glané quatre titres de champions entre 2015 et 2023 (2015, 2018, 2021 et 2023), soit un meilleur total que toutes les autres équipes. 

Il ne manque plus qu’un trophée à l’organisation de la province du Smaland, celui de la Ligue des champions. Elle compte tout de même une finale européenne à son actif, en 2017-2018, perdue 2-0 contre les Finlandais du JYP Jyväskylä.

Un Suisse a participé à placer les Växjö Lakers sur la carte du hockey suédois: Martin Gerber. À son retour d’Amérique du Nord, le dernier rempart emmentalois, vice-champion du monde en 2013, avait paraphé une entente d’une année avec le néo-promu en première division.

En Suède, le vainqueur de la Coupe Stanley 2006 avec les Carolina Hurricanes était un titulaire indiscutable et avait réalisé une excellente campagne en maintenant une moyenne de 93% d’arrêts en 41 sorties. Pas suffisant car les Lakers avaient manqué les play-off pour deux petits points. «Tinu» avait ensuite signé à Rögle BK.

Mardi soir, Genève-Servette croisera la route de l’un de ses anciens joueurs en la personne d’Eric Martinsson. Et ce n’est pas faire injure au Suédois d’écrire qu’il n’a pas laissé une empreinte indélébile aux Vernets. Le défenseur a porté à 23 reprises le maillot servettien en 2018-2019 pour une récolte de cinq points, dont un but, et un différentiel de -14. 

Jörgen Jönsson, l’entraîneur de Växjö, a également effectué un petit passage en Suisse. À Davos plus précisément, où il occupait le poste d’assistant de Christian Wohlwend en 2021-2022.

Le tenant du titre national tient pour le moment son rang en cette nouvelle saison. Après 24 journées, il figure au deuxième rang avec quatre points de retard, et une partie de plus, sur Färjestad. Si les Lakers brillent, c’est en grande partie grâce à leur force de frappe offensive dans une ligue réputée pour sa dimension hermétique.

Celle-ci est illustrée par un premier bloc qui marche sur l’eau. Le Finlandais Kalle Kossila (7 matches avec Rapperswil en 2021-2022), auteur de 25 points en 24 rencontres, règne sur le classement des compteurs de SHL. Marcus Sylvegard (24m, 22pts), son ailier, se situe au pied du podium. Växjö compte aussi dans ses rangs Joel Persson (23m, 18 pts), le meilleur défenseur offensif de la ligue. L’arrière-garde genevoise aura donc très fort à faire, mardi soir, dans ce duel des champions.