BasketballRoberto Kovac: «C’est quoi le projet? Pourquoi on en est là?»
Le sniper de Fribourg Olympic s’est lâché samedi après la défaite de l’équipe nationale face au Danemark, la deuxième de suite après celle face au Kosovo. Pour lui, «on a manqué de respect à ce maillot.»

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Roberto Kovac se pose des questions. Le reverra-t-on avec l’équipe nationale?
FRESHFOCUSQuand il a quelque chose sur le cœur ou qui bout à l’intérieur, il doit le faire savoir. Alors quand il a été demandé, samedi en conférence de presse – filmée sur Youtube -, à Roberto Kovac pourquoi il était en colère, le joueur de Fribourg Olympic ne s’est pas dérobé, ce n’est pas son genre. Il a déballé avec cette franchise qui le caractérise. «Ce qui ne va pas? Mais tout! Les clubs, la Fédé, l’organisation, rien ne fonctionne. Je ne suis pas fâché, non, mais j’ai honte. Oui, j’ai honte!»
Il faut dire que l’équipe de Suisse, qui a affronté le Kosovo mercredi (défaite 76-49) et le Danemark (samedi, avec un nouveau revers de 60-46) – à l’occasion du 3e tour préqualificatif du groupe H vers l’Euro 2025 –, s’est par deux fois liquéfiée jusqu’à se montrer indigne, devant un public maigrichon et médusé. «Je ne comprends pas pourquoi on en est là. Perdre ainsi contre ces équipes-là, c’est un manque de respect pour ce maillot, pour vous les journalistes, pour moi, pour tout le monde qui était présent ici dans cette salle à Fribourg.»
«Je ne comprends pas pourquoi on en est là. Perdre ainsi contre ces équipes-là, c’est un manque de respect pour ce maillot.»
À 33 ans, le Tessinois, qui a toujours répondu positivement et fièrement à une convocation, en a gros sur la patate. «Les gens qui ne connaissent rien au basket suisse, qui vont s’appuyer sur les statistiques, qui ont vu que j’ai fait 1 sur 7 à 3 points contre le Kosovo et encore 1 sur 9 face au Danemark, ils vont dire que c’est forcément de la faute à Roberto Kovac! Si je dois plaider coupable, je le fais, je plaide coupable, mais le problème n’est pas là.»
Si l’équipe de Suisse n’est pas à la hauteur, il faut scruter, selon lui, les vrais problèmes, dans les hautes sphères, au niveau de l’organisation. «Au lieu d’être les uns contre les autres, nous devrions nous parler et être honnêtes les uns envers les autres», renchérit l’international, qui regrette l’absence des adeptes du 3x3, que les meilleurs joueurs du pays ne soient pas là. S’il comprend que Natan Jurkovitz, Arnaud Cotture et Jonathan Dubas rêvent de disputer les JO de Paris, il y a des relations de causes à effet. Ils ont manqué à Prizren (au Kosovo) et samedi à Saint-Léonard.
«Swiss Basketball m’avait affirmé que Clint (Capela) et Anthony (Polite) seraient présents en Grèce.»
«Ce n’est pas à moi de dire que tout le monde devrait jouer à cinq mais… on veut réussir à cinq, en 3x3, en clubs, mais avec un si faible réservoir en Suisse, on ne gagne rien. Ni en 3 contre 3 pour l’instant ni à cinq contre cinq.» Le sniper d’Olympic se demande bien ce qu’il faisait sur ce parquet samedi. «Je crois que je ferais mieux d’aller à la plage plutôt que de venir ici. Je me suis marié le 24 juin pour pouvoir être disponible pour la sélection ensuite. Swiss Basketball m’avait affirmé que Clint (Capela) et Anthony (Polite) seraient présents en Grèce (ndlr: au stage de préparation).» Des paroles, des promesses, qui auraient tout changé, mais qui n’ont pas été tenues, visiblement.
Que de regrets pour Roberto Kovac qui se pose aujourd’hui la question si on va le revoir avec le maillot de l’équipe nationale. Était-ce son dernier match? La nuit aura-t-elle porté conseil? «Je dis cela à chaud mais je me connais. Il n’en demeure pas moins que cette équipe, c’est la catastrophe. Il y a trop de choses qui ne fonctionnent pas, on perd contre des équipes de merde. C’est quoi le projet? Pourquoi on en est là?» Bonnes questions.