Wimbledon: Serena Williams «pas entraînée pour des matches de trois heures»

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WimbledonSerena Williams «pas entraînée pour des matches de trois heures»

Pour son retour à la compétition en simple, l’Américaine a été battue par la Française Harmony Tan (WTA 115) 7-5 1-6 7-6 (10/7), mardi au premier tour de tournoi de Wimbledon.

Serena Williams à genoux sur l’herbe londonienne. Elle n’a pas réussi à passer l’obstacle Tan.

Serena Williams à genoux sur l’herbe londonienne. Elle n’a pas réussi à passer l’obstacle Tan.

AFP

Après un an sans jouer de tournoi en simple, Serena Williams a manqué son retour sur le circuit: à 40 ans, l’Américaine a été battue mardi par la Française Harmony Tan (WTA 115) en 3 h 11’ au premier tour de Wimbledon.

Septuple championne du Majeur sur gazon et ex-N.1 mondiale incontestée, Serena Williams, redescendue au 1.204e rang mondial, avait reçu une invitation pour pouvoir entrer dans le tableau principal.

L’an dernier, elle avait quitté le Centre Court en cours de match, victime d’une blessure à une cuisse. Mardi, de retour sur ce même court, elle est allée au bout d’un match décousu au terme duquel elle s’est inclinée.

«Physiquement, je ne m’en suis pas mal sortie. Je me déplace bien, je renvoie beaucoup de balles qu’il faut aller chercher. Mais je ne me suis pas entraînée pour des matchs de trois heures... C’est, je pense, là que j’ai fait une erreur. Sur les points clés du match, il faut toujours être prête mentalement à les gagner. Je l’ai pas mal fait sur peut-être un ou deux de ces points, mais ce n’était clairement pas suffisant», a convenu Serena Williams.

Un peu perdue sur le court…

Parfois empruntée, pas toujours bien placée, voire un peu perdue sur le court, ne sachant pas s’il fallait avancer ou reculer, pas toujours sûre d’elle ni de ses coups, elle n’a pas su imposer sur la longueur du match son jeu si puissant et intimidant qui a fait sa force.

Elle a bien poussé de grands cris pour tenter d’évacuer la pression manifestement énorme qui pesait sur ses épaules, mais il y avait trop de déchet dans son jeu (54 fautes directes contre 28 pour son adversaire).

Alors elle a parfois eu recours à des tentatives d’intimidation, avec des démonstrations particulièrement théâtrales sur quelques points clés comme celui qui lui a offert le break et la possibilité de servir pour le match dans la troisième manche. Mais en vain.

Serena Williams particulièrement exubérante sur le court, mais en vain.

Serena Williams particulièrement exubérante sur le court, mais en vain.

AFP

En face, Tan, 24 ans, l’a fait courir autant que possible, en avant, en arrière, sur les côtés.

Williams, visiblement à court physiquement, a terminé exténuée tandis que la Française, qui participait à son premier Wimbledon, n’en revenait pas.

«Je suis si émue que je ne trouve pas les mots… Elle est une superstar, je l’ai regardée si souvent à la télévision.»

Harmony Tan (WTA 115)

«Je suis si émue que je ne trouve pas les mots… Elle est une superstar, je l’ai regardée si souvent à la télévision que pour mon premier Wimbledon, c’est… whaou!» a commenté Tan.

«Quand j’ai vu le tirage au sort, j’ai eu très peur. C’est Serena Williams, une légende, je me demandais comment jouer contre elle et je me disais que si déjà je gagnais un ou deux jeux, ce serait super», a ajouté Harmony Tan, dont la coach, Nathalie Tauziat, aujourd’hui âgée de 54 ans, a affronté Serena Williams sur le circuit.

Une balle de match avant le super tie-break

La Française aurait même pu terminer un peu plus tôt mais Williams a sauvé la première balle de match à 6-5 dans le troisième set avant d’emmener la partie dans le super tie-break.

L’Américaine s’est alors rapidement détachée 4-0 et semblait se diriger vers une victoire, mais elle n’a pas su conserver son avantage et a fini par s’incliner.

En juillet 2021, blessée à une cuisse, elle avait été contrainte à l’abandon au premier tour face à la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich (100e mondiale), alors qu’elle était au 8e rang de la WTA.

«Motivée pour jouer l’US Open»

Elle avait repris la compétition à la surprise générale la semaine dernière en double à Eastbourne, associée à la Tunisienne Ons Jabeur (alors 3e mondiale en simple). Le duo avait gagné ses deux premiers matches avant de déclarer forfait pour la demi-finale, en raison d’une blessure de Jabeur à un genou. On pourrait la revoir très vite dans un grand tournoi. «L’US Open, c’est là que j’ai gagné mon premier titre du Grand Chelem (en 1999), c’est super spécial. Je suis sans aucun doute très motivée pour m’améliorer et jouer à la maison.»

«Aujourd’hui, j’ai tout donné. Peut être que si j’avais joué demain j’en aurais donné plus, peut-être que la semaine dernière j’en aurais donné plus... Mais aujourd’hui je ne pouvais pas. Il vient un moment où il faut savoir s’en satisfaire. Et c’est tout ce que je peux faire. Je ne pouvais pas faire plus aujourd’hui», a encore déclaré l’Américaine quant à sa défaite.

(AFP)

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