Hommage: Godard: ses petites phrases inoubliables

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HommageGodard: ses petites phrases inoubliables

Le cinéaste disparu aujourd’hui à 91 ans cultivait l’art des sorties percutantes. En voici un petit florilège.

«La photographie, c’est la vérité et le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde...», disait Jean-Luc Godard.

«La photographie, c’est la vérité et le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde...», disait Jean-Luc Godard.

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Chef de file de la Nouvelle Vague puis cinéaste militant, Jean-Luc Godard cultivait également l’image d’un intellectuel exigeant, dont nombre de petites phrases ont fait mouche.

L’enthousiasme

«Je me dis que rarement un pays m’a offert tant de sujets de films que la France d’aujourd’hui. Le nombre des sujets excitants est ahurissant. J’ai envie de tout faire, à propos du sport, de la politique, et même de l’épicerie. Regardez un homme comme Edouard Leclerc (fondateur des supermarchés Leclerc: ndlr), c’est passionnant, j’aimerais bien faire un film sur lui ou avec lui» (1965).

«Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d’autre chose? Avec le cinéma, on parle de tout, on arrive à tout».

«La photographie, c’est la vérité et le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde...»

La Nouvelle Vague

«Cela a été un petit moment, la Nouvelle Vague. Un tout petit moment. Si j’ai un peu de nostalgie, c’est ça. Trois personnes, Truffaut, moi et Rivette, certains oncles comme Rohmer, Melville, Leenhardt... C’étaient trois garçons qui avaient quitté leur famille» (2014).

«Agnès (Varda) était une franc-tireuse, elle tirait un fil à elle, mais elle appartenait quand même à la Nouvelle Vague. Et, après sa disparition, on n’est plus que deux: Jacques Rozier et moi. Rozier, on l’oublie toujours. Alors qu’il a commencé avant les autres» (2019).

Le temps

«En littérature, il y a beaucoup de passé et un peu de futur mais il n’y a pas de présent. Au cinéma, il n’y a que du présent qui ne fait que passer» (1997)

«Toute histoire doit avoir un début, un milieu et une fin mais pas forcément dans cet ordre-là».

Cinéma et télévision

«La télévision fabrique de l’oubli. Le cinéma fabrique des souvenirs».

«Quand on va au cinéma, on lève la tête. Quand on regarde la télévision, on la baisse».

«Il y a le visible et l’invisible. Si vous ne filmez que le visible, c’est un téléfilm que vous faites».

Théories

«Voilà. X + 3 = 1, c’est la clé du cinéma. Mais quand on dit c’est la clé, il ne faut pas oublier la serrure» (2018).

«Un film, c’est un échafaudage. C’est un empilement informe dont les pièces finalement s’imbriquent. Mais c’est aussi un échafaud. Un échafaud des idées. On en coupe tout le temps, beaucoup tombent au montage...»

La désillusion

«Le cinéma n’a jamais fait partie de l’industrie du spectacle mais de l’industrie des cosmétiques, de l’industrie des masques, succursale elle-même de l’industrie du mensonge» (1994)

«Aujourd’hui, les festivals de cinéma sont comme les congrès de dentistes. C’est tellement folklorique que c’en est déprimant» (1997).

«Le cinéma va-t-il mourir avec vous ?» – «C’est même la seule espérance que j’ai. Ça me fait un but dans la vie! J’ai cru, quand j’étais jeune, qu’il était éternel, mais c’est parce que je croyais que j’étais éternel" (1983).

(AFP)

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