Hockey sur glace: Arnaud Montandon: «J’ai crié tout ce que j’ai pu»

Les… 75 spectateurs présents à la Kunsteisbahn d’Oerlikon mardi soir sont passés par toutes les émotions. Car la rencontre du championnat de Swiss League opposant les GCK Lions au HC Sierre (3-4) a accouché d’un scénario complètement fou. Après avoir pris un excellent départ et marqué à trois reprises dans les 16 premières minutes, la relève zurichoise a subi de plein fouet le réveil des Valaisans dans l’ultime période. 

Un retournement de situation qui s’est fait en deux temps. Benjamin Bougro a d’abord réduit la marque en trompant Robin Zumbühl dès le retour des vestiaires (43e, 3-2). Puis le match a basculé dans l’irrationnel dans les dernières secondes de la partie. Car le joueur prêté par le Lausanne HC s’est offert un doublé en égalisant à 47 secondes de la sirène finale (59’13, 3-3), avant qu’Arnaud Montandon n’assomme les Lionceaux 19 secondes plus tard (59’32, 3-4). De quoi basculer dans l’euphorie.

«C’est clair qu’en tant que sportif, on aimerait vivre chaque soir de telles émotions, lance d’emblée l’auteur du but de la victoire. On avait mal commencé la partie en encaissant trois goals très rapidement, mais on n’a jamais cessé d’y croire. C’est vraiment cool d’avoir réussi à gagner ce match sur le fil, en marquant le but de la victoire à la toute fin.»

Le top scorer sierrois, auteur de 38 points en 30 apparitions en championnat cette saison, a encore une fois revêtu son costume de sauveur en étant à la conclusion d’une action initiée par son frère Maxime et relayée par Eric Castonguay. «C’était franchement bien comme soirée, atteste l’attaquant de 31 ans. On était déjà tous contents d’avoir pu égaliser. Mais, dans la foulée, on a réussi à mettre ce 4-3 après avoir gagné notre engagement en zone offensive et mis le puck sur le goal. Dans ces cas-là, on ne sait jamais ce que ça peut donner. En l’occurrence, on a pu lever les bras.»

Le fils du légendaire Gil, triple champion de Suisse avec Berne (1991, 1992 1997) et titularisé à 1070 reprises (870 points) dans l’élite, a été envahi par un fort sentiment de joie lorsqu’il a vu la rondelle franchir la ligne de but adverse. «J’ai eu des frissons, avoue-t-il. J’ai crié tout ce que j’ai pu, alors que je ne suis pas à la base quelqu’un qui gueule. C’est sorti tout seul car on ne contrôle pas grand-chose dans ces moments-là. Ce n’est évidemment pas les mêmes émotions que si tu marques sur ton premier shift car ce n’est pas un scénario très courant.»

La preuve, le No 82 sierrois n’avait vécu pareil final qu’à une seule reprise au cours de sa carrière. «C’était déjà avec Sierre et on avait gagné à la maison contre Winterthour dans des conditions assez similaires, se remémore-t-il. Je me souviens avoir fait une passe du patin à Rémy Rimann, qui avait marqué à deux secondes de la sirène finale.»

C’était le 9 novembre 2020 à Graben et le match s’était déjà soldé sur un succès 4-3 en faveur des Valaisans. Deux ans plus tard, Arnaud Montandon loue une fois encore l’état d’esprit de son équipe. «On a mérité cette victoire car on n’a jamais rien lâché. C’est effectivement moi qui met le 4-3, mais c’est une victoire d’équipe avant tout.»

Car mardi soir, dans la banlieue zurichoise, Remo Giovannini, auteur de plusieurs arrêts déterminants, et Benjamin Bougro, double buteur, se sont aussi montrés décisifs dans la conquête de cette improbable victoire. Une chose est sûre: cette dernière va amener énormément de confiance à la formation dirigée par Yves Sarault en vue des rencontres de jeudi contre Olten (1er) et de vendredi à La Chaux-de-Fonds (2e).