Open d’Australie – Les tee-shirts de soutien à Peng Shuai autorisés à Melbourne

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Open d’AustralieLes tee-shirts de soutien à Peng Shuai autorisés à Melbourne

Les organisateurs du Grand Chelem australien sont revenus sur l’interdiction de porter des habits soutenant la joueuse chinoise.

Ces spectateurs auront le droit de porter ces tee-shirts. A condition de ne pas semer le désordre.

Ces spectateurs auront le droit de porter ces tee-shirts. A condition de ne pas semer le désordre.

AFP

Les spectateurs à l’Open d’Australie pourront désormais porter des tee-shirts de soutien à la joueuse chinoise Peng Shuai, à condition qu’ils n’aient pas un comportement hostile, a annoncé mardi l’organisation du tournoi de tennis, qui avait dimanche créé la polémique.

«Oui, à condition qu’ils ne débarquent pas comme une foule hostile pour semer le désordre mais qu’ils soient pacifiques», a déclaré le patron de l’Open Craig Tiley à l’AFP, ajoutant que les agents de sécurité en jugeraient au cas par cas.

Navratilova critique

Les organisateurs de l’Open avaient déclenché une controverse en demandant à des supporters de retirer leurs tee-shirts arborant le slogan «Où est Peng Shuai?», au motif que l’Open d’Australie «n’autoris(e) pas les vêtements, banderoles ou pancartes politiques», selon un porte-parole de la Fédération australienne de tennis.

L’Américaine d’origine tchèque Martina Navratilova, légende du tennis avec ses 18 titres en Grand Chelem (en simple), avait dénoncé une décision «pathétique», sur Twitter. «Il y a eu des incompréhensions pour certaines personnes qui ne sont pas ici et ne connaissent pas vraiment la vue d’ensemble», a jugé mardi Craig Tiley.

«La situation ces deux derniers jours est que certaines personnes sont venues avec une bannière sur deux grands poteaux et nous ne pouvons pas autoriser cela», a-t-il ajouté. «Si vous venez pour regarder le tennis, c’est bien, mais en définitive nous ne pouvons pas permettre à quiconque de causer une perturbation».

Ces tee-shirts vont être imprimés en masse distribués aux spectateurs en amont de la finale du tournoi féminin.

Ces tee-shirts vont être imprimés en masse distribués aux spectateurs en amont de la finale du tournoi féminin.

AFP

Polémique en Australie

Cette volte-face intervient alors que les médias locaux citaient des experts en droits de l’homme affirmant que la position de Tennis Australia pourrait être illégale.

«Il semble qu’il n’y ait aucune raison valable de demander à un participant d’enlever un tee-shirt qui met en évidence un problème de droits de l’homme», a ainsi déclaré l’avocat Michael Stanton, au journal «The Age».

En réponse à l’interdiction des organisateurs, un militant australien en faveur des droits humains est parvenu à récolter plus de 14’000 dollars australiens (plus de 9’000 euros) sur la plateforme GoFundMe dans le but d’imprimer les mêmes tee-shirts et de les distribuer aux spectateurs en amont de la finale du tournoi féminin.

Une affaire politique?

La pression sur les organisateurs a aussi été entretenue par le gouvernement australien. «C’est très inquiétant et je pense que nous devrions parler de ces problèmes», a lancé mardi, le ministre de la Défense, Peter Dutton, sur la chaîne de télévision Sky News, encourageant «pas seulement les célébrités mais aussi les organisations du tennis, dont Tennis Australia», à s’exprimer.

«Nous ne voulons pas entraîner le sport sur le terrain de la politique, mais ce n’est pas une question politique, c’est une question de droits de l’homme concernant le traitement d’une jeune femme qui affirme avoir été agressée sexuellement», a-t-il ajouté.

L’ancienne numéro un mondiale du double Peng Shuai est absente de Melbourne, et l’on craint pour son bien-être après qu’elle a publié en novembre sur le réseau social chinois Weibo un long message – depuis supprimé – dans lequel elle accusait l’ancien vice-Premier ministre Zhang Gaoli, de 40 ans son aîné, d’un rapport sexuel «forcé» durant une relation qui a duré plusieurs années.

«Elle a fait des déclarations»

La Chine avait très vite bloqué toute référence à ce message, et elle n’était ensuite pas apparue en public pendant près de trois semaines. Ses réapparitions en public ultérieures n’avaient pas mis fin aux inquiétudes concernant la jeune femme de 36 ans, absente de l’Open d’Australie.

La WTA a été saluée pour la fermeté de son soutien à la joueuse, allant jusqu’à suspendre ses tournois en Chine. Des joueurs ont continué à demander des nouvelles directes de Peng, afin d’être rassurés sur sa sécurité.

Craig Tiley a réaffirmé que la «principale préoccupation» de l’organisation était «le bien-être de Peng Shuai». «Nous avons du personnel en Chine et nous avons utilisé nos ressources pour aider à la localiser au début. Depuis, elle s’est manifestée et a fait des déclarations», s’est-il défendu. «Nous l’encourageons à avoir des conversations directes», a-t-il ajouté. «Les personnes les plus appropriées pour le faire sont la WTA».

(AFP)

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