Hockey sur glaceLettre ouverte à Julien Sprunger: 1000 mercis!
Le mythique No 86 des Dragons s’apprête à basculer, ce samedi soir, dans le «club des 1000». L’occasion idéale pour lui confier notre admiration.
- par
- Chris Geiger
Cher Julien,
Autant être franc d’entrée: je ne me souviens pas précisément de ta première apparition dans l’élite. Pour ma défense, pendant que tu peaufinais ton patinage et tes gammes, je découvrais les règles d’orthographe et de grammaire sur les bancs de l’école primaire. Car oui, vingt ans de carrière et 1000 matches de National League ne rajeunissent personne.
Je me rappelle, par contre, avoir troqué les livres de français pour la télécommande. Ce devait être quelques années plus tard. Rapidement, ton sang-froid devant la cage adverse et ta capacité à être toujours là au bon endroit, au bon moment, allaient me fasciner. Tu ne te démarquais pas uniquement sur la glace: tes cheveux mi-longs dépassant du casque étaient «validés», ta pertinence et ton sourire aux interviews captivants.
Surtout, c’est ta force de résilience qui m’a marqué. Ta capacité à te relever, encore et toujours. Je pense forcément à ce lundi noir de mai 2009. Ce moment suspendu dans le temps où tu as quitté la BernArena de l’époque – une patinoire décidément «ennemie» – sur une civière, minerve autour du cou. Cette fin prématurée de Championnat du monde à domicile pour toi m’avait glacé le sang, beaucoup peiné aussi.
Mais tu es revenu. Plus fort, comme il est coutume de dire dans ces cas-là. Rien de galvaudé te concernant: dès ton retour sur la glace, la machine à marquer que tu es s’est remise à carburer à plein régime. Et comme ton niveau de performance n’a pas faibli, que ton amour pour ton sport est resté le même, tu as décidé de jouer les prolongations. Une chance pour moi.
Ce n’est plus à travers l’écran de télévision que j’ai pu admirer tes feintes et ton sens du but inné, mais bien depuis les gradins de Saint-Léonard puis de la BCF Arena. Et après tes prouesses, cette possibilité de partager ton ressenti devant les vestiaires. Ton professionnalisme et ta sympathie m’ont conforté dans mes premières impressions, bien que ça m’ait coûté d’humer de «savoureuses» odeurs et des débuts de torticolis!
C’est toutefois là que j’ai compris pourquoi le Saint-Nicolas fribourgeois n’avait qu’à bien se tenir. Enfant de tout un canton, personnalité appréciée de tous, tu as mérité l’hommage que te réservent tes supporters ce samedi soir.
Quant à moi, cher Julien, je te souhaite de viser encore très souvent en plein dans le mille!