MétéoLa Suisse a vécu en 2022 son année la plus chaude
Depuis le début des mesures en 1864, l’année 2022 a été la plus chaude et la plus ensoleillée de Suisse, faisant perdre aux glaciers un volume record, a indiqué le gouvernement lundi.
Alors que la Suisse traverse à nouveau depuis quelques jours une période de grosse chaleur, l’Office fédéral de l’environnement a dressé un état des lieux de 2022, marquée par de nombreux records aux conséquences néfastes pour les humains et la nature. La journée la plus chaude a été mesurée à Genève le 4 août, avec une température de 38,3°C, tandis que la canicule la plus longue a été enregistrée à Lugano, où durant 14 jours d’affilée le mercure a dépassé la barre des 30°C.
L’été 2022 s’est placé en deuxième position: dans le sud comme dans le nord de la Suisse, des températures supérieures à 36°C ont été enregistrées. Seul l’été caniculaire de 2003 a été plus chaud. Les températures élevées du 25 juillet 2022 ont poussé la limite du zéro degré à une altitude de 5184 m, un record et un niveau plus haut que le point culminant du pays, la pointe Dufour (4636 m).
Impact sur les glaciers suisses
L’année a été marquée par une chute des niveaux d’eau par manque de neige et de pluie. Ainsi, au Tessin, dans le sud du pays, le lac de Lugano et le lac Majeur se sont situés à des niveaux historiquement bas les huit premiers mois de 2022. Comme l’avait indiqué l’Organisation météorologique mondiale, les glaciers suisses n’ont jamais perdu autant de leur volume que l’an dernier: 3 kilomètres cubes ont fondu, soit 6% de la glace restante.
«L’année 2022 redéfinit la donne, car jusqu’alors, une perte de 2% était déjà considérée comme extrême», a souligné l’Office fédéral de l’environnement. Les petits glaciers ont pratiquement disparu, obligeant à suspendre des programmes de mesure.
Écosystèmes aquatiques
La hausse des températures a provoqué une augmentation des décès (474) dus à la chaleur, sans dépasser les chiffres de 2003 (1402). Les écosystèmes aquatiques ont aussi souffert car il n’a pas été rare de mesurer des températures de 25°C ou plus dans les eaux suisses, y compris dans le Rhin à Bâle, se traduisant par des taux d’oxygène insuffisants pour les poissons.