Covid-19Tests gratuits pour les étudiants: Berne campe sur ses positions
Le Conseil fédéral a été interpellé mardi sur les tests payants pour permettre aux étudiants non-vaccinés de suivre leurs cours en présentiel. Il renvoie la balle aux cantons.
- par
- Christine Talos
Le Conseil fédéral a essuyé un feu nourri de questions lundi après-midi autour du Covid et du pass sanitaire. Plusieurs parlementaires l’ont notamment interpellé sur la question du certificat obligatoire annoncé par la plupart des hautes écoles du pays pour accéder aux salles de cours.
Ainsi, le conseiller national Christophe Clivaz (Verts/VS) a demandé au gouvernement ce qu’il comptait faire pour permettre aux étudiants non vaccinés de suivre les cours en présentiel et s’il ne fallait pas que ces étudiants puissent disposer sur place de tests de dépistage gratuits, y compris après le 1er octobre.
Dans sa réponse, Berne souligne que le Conseil fédéral est favorable à ces tests répétés. Et que les écoles professionnelles, les HES ou les universités peuvent proposer des tests à leurs étudiants et leurs employés. «Si un concept cantonal existe, les coûts des tests répétés proposés sont alors pris en charge par la Confédération», indique-t-il. De plus, dans ce cadre, il est possible de délivrer aussi un certificat sur demande, ajoute-t-il. En précisant toutefois que les frais supplémentaires liés à la délivrance du certificat sont à la charge du canton ou de l’établissement.
«Obligation vaccinale»
Le conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/VS) exige de son côté que les étudiants ne soient pas obligés de se vacciner. Pour ceux qui ne souhaitent pas recevoir de piqûre, «les désagréments et le coût d’éventuels tests qui seront à leur charge sont si dissuasifs qu’à moins de renoncer à leurs études, ces jeunes subissent une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom», estime-t-il.
Là aussi, le gouvernement renvoie la balle aux cantons. «Le dispositif de mesures mis en place par le Conseil fédéral ne prévoit pas de certificat obligatoire dans les écoles professionnelles, les hautes écoles ou les universités. Les cantons et institutions déterminent eux-mêmes s’ils souhaitent recourir à cette mesure», explique-t-il. Et d’insister là aussi sur le dépistage régulier. «Avec une stratégie de tests répétés donnant accès à un certificat, les élèves ne voulant pas se faire vacciner peuvent continuer à suivre leurs études sans restriction».
Le conseiller national Lilian Studer (Centre/LU) lui aussi s’inquiète du prix que devront payer les étudiants à l’avenir pour suivre les cours (quelque 50 francs par test). Il a donc questionné le Conseil fédéral sur les mesures qu’il comptait prendre pour réduire ces coûts «considérables».
«Période transitoire suffisante»
Dans sa réponse, le Conseil fédéral souligne encore une fois que les hautes écoles ont la possibilité de proposer des tests répétitifs conformément au concept cantonal. Aucun coût de test n’est encouru alors par l’établissement d’enseignement. En outre, il rappelle qu’il a annoncé la fin des tests gratuits le 11 août pour le 30 septembre. «Cette période transitoire de sept bonnes semaines était suffisamment longue pour que les gens puissent être vaccinés entre-temps», a-t-il indiqué. «Le Conseil fédéral ne considère donc plus qu’il incombe à la population de supporter les coûts des tests individuels pour les personnes qui n’ont pas été vaccinées ou qui ne sont pas guéries.»
Une réponse que le gouvernement a adressée également à plusieurs interrogations de parlementaires de tous bords exigeant la gratuité des tests à partir du 1er octobre pour toute la population qui ne souhaite pas être vaccinée. Le Conseil fédéral reste donc pour l’instant intraitable sur la question.