indeSonia Gandhi sur le gril pour une affaire de blanchiment d’argent
Les autorités indiennes ont convoqué la politicienne alors que plusieurs partis d’opposition ont condamné l’enquête à son encontre.
Les enquêteurs fédéraux indiens ont convoqué jeudi, Sonia Gandhi, présidente du Congrès national indien (CNI, opposition), pour l’interroger sur des accusations de blanchiment d’argent qu’elle réfute et qu’elle qualifie d’abus de pouvoir de la part du gouvernement. Sonia Gandhi, 75 ans, est un élément moteur du CNI depuis l’assassinat en 1991 de son mari, l’ancien Premier ministre Rajiv Gandhi. Elle est l’héritière d’une dynastie politique qui remonte à l’indépendance du pays et le CNI a longtemps été le parti dominant.
Ancienne plainte
Les autorités enquêtent sur une plainte déposée il y a neuf ans par un député du parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), qui a accusé la famille de Sonia Gandhi d’avoir utilisé l’argent du CNI pour acheter une entreprise de presse désormais liquidée, avant d’acquérir à titre personnel les biens immobiliers de grande valeur de cette société. La famille a nié toutes les allégations, et le CNI a accusé le parti du Premier ministre Narendra Modi d’abuser de son pouvoir. «Les organes institutionnels de notre pays ne peuvent pas être des pions dans la politique revancharde du BJP. L’utilisation abusive d’institutions pour attaquer l’opposition doit cesser», a tweeté le CNI jeudi.
Convocation reportée
Sonia Gandhi avait été initialement convoquée le mois dernier par la Direction de l’application des lois, qui enquête sur les crimes en col blanc en Inde, mais elle avait contracté le Covid-19 et son audition avait été reportée. Son fils Rahul, qui dirige le parti au Parlement, a été interrogé pendant plusieurs jours en juin sur les mêmes allégations. Les dirigeants de plusieurs partis d’opposition ont publié jeudi, une lettre ouverte condamnant l’enquête à l’encontre de Sonia Gandhi. Le gouvernement de Narendra Modi a «déclenché une campagne implacable contre ses opposants et ses détracteurs en utilisant de manière malveillante» les organes d’enquête de l’État, peut-on lire dans la lettre.