Attentat à Liverpool en 2021L’auteur en voulait à l’État après le refus de sa demande d’asile
Les troubles mentaux de l’homme de 32 ans qui avait fait exploser une bombe devant un hôpital pour femmes, en 2021, se sont aggravés après le rejet d’une demande d’asile, a indiqué lundi la police.
![L’attaque à la bombe. L’attaque à la bombe.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/01/4d6327cd-2474-4ac2-b069-fdb799fdc3b1.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.40576171875&fp-y=0.5523809523809524&s=a22dba23f615e3327286ee96a8f2fba9)
L’attaque à la bombe.
AFPUn homme d’origine irakienne, qui avait fabriqué une bombe ayant explosé devant un hôpital à Liverpool en novembre 2021, en voulait à l’État britannique, après le rejet de sa demande d’asile qui avait aggravé ses troubles mentaux, a indiqué lundi la police antiterroriste. Cet homme de 32 ans, Emad Al Swealmeen, avait été tué dans l’explosion, qui s’est produite alors qu’il était passager dans un taxi devant un hôpital pour femmes, au moment de commémorations des victimes des guerres. Le chauffeur du taxi avait été blessé, mais la bombe n’avait pas fait d’autres victimes. Les forces de l’ordre avaient rapidement qualifié l’événement d’acte terroriste, sans cependant avoir identifié de motif idéologique.
«Il semble très probable que les griefs d’Al Swealmeen, à l’encontre de l’État britannique, après son refus de demande d’asile, ont aggravé ses troubles mentaux», indique un rapport d’enquête de la police. Ces troubles «ont à leur tour alimenté ces griefs, et c’est finalement une combinaison de ces facteurs qui l’a poussé à commettre l’attentat», ajoute le rapport. Selon Andy Meeks, responsable de l’enquête menée par la police antiterroriste du nord-ouest, où se trouve Liverpool, Emad Al Swealmeen avait l’intention de se rendre dans l’hôpital, mais la bombe artisanale a explosé plus tôt que prévu.
Converti au christianisme
Il n’y a pas de preuve que cet homme ait été un extrémiste. Emad Al Swealmeen, qui a quitté l’Irak pour la Jordanie dans les années 90, était arrivé au Royaume-Uni en 2014, depuis Abu Dhabi. Lors de sa demande d’asile, il avait dit être de nationalité syrienne. Selon Andy Meeks, il a commencé à se convertir au christianisme en 2015, et a même été baptisé à la cathédrale de Liverpool, à la fin de cette année-là. Des membres de la communauté avaient d’ailleurs écrit en 2017 au ministère de l’Intérieur, afin d’appuyer sa demande d’asile. Mais en janvier 2020, sa nouvelle demande avait été rejetée, les autorités mettant en doute la sincérité de sa conversion. La santé mentale d’Emad Al Swealmeen s’est dégradée au fur et à mesure des rejets de demande d’asile, selon Andy Meeks. En 2015, il avait déjà été arrêté par la police en vertu de la loi sur la santé mentale.
Après cette attaque, le Royaume-Uni avait relevé à «grave» le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique, un mois après le meurtre, le 15 octobre, du député David Amess, par un sympathisant du groupe État islamique, pendant une permanence parlementaire, à une soixantaine de kilomètres de Londres.