ConsommationGreenpeace demande un droit à la réparation des objets
L’organisation écologiste lance une pétition pour que les produits mis sur le marché puissent davantage être remis en état, avec des pièces de rechange en suffisance.


Photo prise dans un Repair cAFé à Suhr (AG), des lieux où des spécialistes vous aident à réparer vos objets.
© Greenpeace/Joël HunnEn cette fin de semaine, ce sera le fameux Black Friday. Ce jour de soldes et de prix cassés est pour Greenpeace Suisse le symbole de notre société de surconsommation dans laquelle, quand un appareil ne fonctionne plus, on le jette pour le remplacer par un neuf. La réparation serait tombée en désuétude.
Il semble pourtant que non, selon les résultats d’un sondage commandé par l’organisation environnementale et dont nous vous présentons les principaux résultats ci-dessous. La majorité de la population serait prête à réparer ou faire réparer davantage les objets. C’est pour cela que Greenpeace lance ce mardi 16 novembre une pétition dans ce sens.
Greenpeace demande que le droit à la réparation soit inscrit dans la révision de la Loi sur la protection de l’environnement, qui est a été mise en consultation début novembre et jusqu’à mi-février par la Commission de l’environnement du Conseil national. «Cette révision devrait poser les jalons d’une économie circulaire et ainsi faire évoluer la gestion des ressources et des déchets», écrit Greenpeace.
La Suisse en retard sur l’UE
Mais qu’est-ce qu’un droit à la réparation et pourquoi n’est-ce pas déjà possible pour chaque achat? La Suisse a fait un premier pas législatif en reprenant pour six groupes de produits les dispositions de l’Union européenne qui obligent fabricants et distributeurs à garantir la disponibilité des pièces de rechange pendant 10 ans au moins après l’achat. En revanche, pour accorder un soutien financier en faveur de la réparation, ou obliger fabricants et distributeurs à mettre des appareils réparables sur le marché, la Suisse ne connaît pas de disposition légale en ce sens, reléguant le pays à la traîne en comparaison européenne.
Certains appareils ne sont pas réparables, simplement parce que de la colle peut empêcher de les ouvrir. Ou alors il faut disposer d’outils très spécifiques pour les démonter. Et si l’objet est réparable, encore faut-il pouvoir le faire soi-même. Sinon, trouver un réparateur peut être compliqué, cher et le processus long. Ce qui fait que commander du neuf va plus vite et souvent coûte moins cher. 94% des personnes sondées seraient ainsi favorables à un soutien financier en faveur de la réparation et 88% d’accord de payer plus cher un nouvel appareil s’il est certifié réparable. De telles mesures de soutien financier pourraient par exemple prendre la forme d’une taxe qui alimenterait un fonds à la réparation, ou de rabais fiscaux aux entreprises de réparation, suggère Greenpeace.
On le voit ci-dessous, les Suisses sont vraiment prêts à ce que de nombreux biens puissent être réparés. Pour Greenpeace, l’introduction d’un droit à la réparation permettrait à chacun de choisir où, à quel prix et dans quelle mesure un objet défectueux doit pouvoir être réparé. «La réparation permet de prolonger la durée de vie d’un bien et ainsi d’éviter l’utilisation de nouvelles ressources tout en diminuant la quantité de déchets. Cette démarche s’inscrit au cœur de l’économie circulaire, trop souvent cantonnée dans notre pays au seul recyclage qui a atteint ses limites», écrit l’organisation.