Tennis: Billie Jean King et la WTA ne ferment pas la porte à l’Arabie saoudite

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TennisBillie Jean King et la WTA ne ferment pas la porte à l’Arabie saoudite

Le circuit féminin envisage de travailler avec l’Arabie saoudite, qui veut étendre son royaume sportif pour changer son image et faire oublier ses manquements aux droits humains.

Jérémy Santallo
par
Jérémy Santallo
Billie Jean King lors d’une conférence de presse à Londres vendredi.

Billie Jean King lors d’une conférence de presse à Londres vendredi.

AFP

Icône de l’implication en faveur de l’égalité des sexes et de la reconnaissance du sport féminin, Billie Jean King ne voit pas d’un mauvais œil les pourparlers entre les dirigeants du circuit et l’Arabie saoudite, qui espère tôt ou tard organiser des compétitions dans son royaume. «Je suis une grande adepte de l’engagement. Et je ne pense pas que vous pouviez changer les choses à moins de vous engager, a-t-elle expliqué vendredi. Donc je vais probablement aller là-bas pour parler avec eux.»

Lui aussi présent à Londres, à la veille du début de Wimbledon, à l’occasion d’un événement pour marquer les 50 ans de la WTA, Steve Simon, le patron de l’instance, a indiqué qu’il s’était rendu en Arabie saoudite cet hiver dans le cadre d’un processus d’évaluation. «C’est un sujet exigeant, très difficile, et qui est analysé par plusieurs groupes de travail, a-t-il indiqué, reconnaissant qu’il existait encore «des tonnes de problèmes» là-bas au sujet des droits des femmes et des droits LGBT.»

15 ans après Doha

«Nous voulons nous assurer que tout le monde se sente en sécurité, à l’aise et soutenu si jamais nous venions à jouer en Arabie saoudite, a dit l’Américaine Sloane Stephens, membre du WTA Tour Players' Council. Dans un article publié vendredi, le New York Times rappelle que, contrairement à l’ATP Tour, le circuit féminin compte un certain nombre de joueuses qui ont déjà déclaré ouvertement leur homosexualité, à l’instar de la Russe Daria Kasatkina, 11e joueuse mondiale.

«Je ne dis pas que nous devrions faire des affaires avec eux, ou pas encore. Nous avons eu des discussions et nous allons continuer à en avoir», a encore lâché Steve Simon, qui veut y voir une opportunité d’améliorer les choses à son échelle en soutenant les pays progressistes, quinze ans après l’apparition du premier tournoi WTA à Doha, au Qatar. Tu veux qu’ils fassent ce qu’ils disent maintenant et qu’ils contribuent à l’avancement des droits des femmes dans leur pays. Il faut l’encourager. On ne peut pas détourner le regard.»

Avec l’ATP aussi

Il semblerait qu’après près avoir dépensé sans compter des milliards dans le football (Cristiano Ronaldo et Karim Benzema), obtenu un Grand Prix de Formule 1 ou encore la fusion en golf du PGA Tour (circuit professionnel nord-américain) avec le LIV Golf, un circuit dissident soutenu par le puissant fonds souverain saoudien (PIF), l’Arabie saoudite ait jeté son dévolu sur le tennis et que ses dirigeants aient décidé de tendre l’oreille…

Il y a une semaine, le Daily Mail révélait des discussions avec l’ATP via son président Andrea Gaudenzi. «Enfin ils voient notre juste valeur! Nous allons être payés ce que nous méritons», avait commenté Nick Kyrgios sur les réseaux sociaux. L’Arabie saoudite, qui possède déjà une exhibition en fin de saison (la Diriyah Tennis Cup), est candidate pour devenir l’hôte de la finale Next Gen, qui réunit chaque année les meilleurs joueurs de moins de 21 ans en décembre. Son pendant féminin pourrait aussi voir le jour.

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