FootballTrois questions pour préparer Suisse – Biélorussie
L’équipe nationale va-t-elle retrouver du jeu ce dimanche (18 heures) à Saint-Gall? C’est bien ce qu’on attend d’elle, après des prestations sans relief le mois dernier.
- par
- Valentin Schnorhk Saint-Gall
C’est l’automne à Saint-Gall. Ce dimanche, il fera moins de dix degrés. Les gens d’ici aiment la saison: les vacances scolaires, l’Olma – une espèce de foire automnale où l’ensemble de la région est réuni un verre à la main et une Bratwurst dans l’autre – et le football. Pour le FC Saint-Gall, c’était la semaine dernière. Mais l’équipe de Suisse, c’est sympa aussi. Le Kybunpark sera plein sur le coup de 18 heures, avec plus de 17'000 personnes annoncées.
Pour que le plaisir dure, il serait bon que l’équipe nationale fasse mieux que le mois dernier, et qu’elle écarte d’un revers de main cette faible Biélorussie.
La Suisse va-t-elle retrouver du jeu?
Impossible de faire comme si rien ne s’était passé. Il n’y a finalement eu qu’un seul match cette semaine, après le report de celui prévu jeudi en Israël, et forcément, cela a fait ressasser pas mal de choses autour de l’équipe de Suisse. Le match nul au Kosovo (2-2), les remarques de Granit Xhaka sur la qualité des entraînements (qui visaient forcément aussi la qualité de jeu, même si cela a été démenti), la prestation insipide contre Andorre, malgré le succès 3-0. Tout ce mois de septembre reste en tête.
«Nous n’avons pas toujours été au top, mais c’est normal, il y a des jours où cela fonctionne moins bien», concevait Yann Sommer vendredi, sans réelle remise en question. Le mal était toutefois un peu plus profond, et si Murat Yakin a décidé de changer de système entre les deux derniers matches, cela ne pouvait pas être qu’un total hasard. Comme une envie de trouver une configuration qui peut amener plus de confort chez les joueurs.
Ce 3-4-3 n’était de loin pas plus réjouissant que le 4-3-3 plus habituel, même si l’idée aurait mérité d’être creusée. Murat Yakin en a balayé l’éventualité: «Nous avons des retours de joueurs qui n’étaient pas là en septembre, notamment sur les postes de latéraux, a détaillé le sélectionneur samedi. Cela nous offre plus de possibilités. D’autant plus que la Biélorussie évolue avec un seul attaquant, alors il n’y a pas besoin d’être trois derrière. Nous jouerons avec une ligne de quatre, afin d’avoir plus de joueurs devant le ballon.»
Au-delà du système, c’est dans les idées qu’il est attendu que l’équipe de Suisse fasse un pas en avant. Qu’elle donne le sentiment d’avoir des certitudes, des principes clairs. Il fait peu de doutes qu’elle maîtrisera le match, mais la question est de savoir comment elle pourra y arriver. Autrement dit, quels seront les circuits privilégiés, les associations les plus mises en valeur, les éléments en bout de chaîne et ceux à la finition?
C’est ce qui est attendu de l’équipe nationale. Elle doit donner le sentiment de progresser. Or, cela fait bien longtemps que ce n’est pas arrivé. Sa chance, cette fois, c’est qu’elle repart d’assez bas.
L’équipe probable: Sommer; Lotomba, Schär, Akanji, Rodriguez; Freuler, Zakaria, Xhaka; Shaqiri, Itten, Amdouni.
Que vaut la Biélorussie?
105e au classement FIFA, la Biélorussie s’est quand même débrouillée pour ne pas être complètement ridicule dans ce groupe de qualification. Elle a certes été accrochée par la piètre sélection andorrane en septembre (0-0), mais elle compte tout de même deux performances à relever: une victoire 2-1 contre le Kosovo en juin et, en plus, un match nul 0-0 contre la Roumanie jeudi.
En fait, elle n’a pris qu’une seule fois l’eau. C’était contre la Suisse, lors du premier match à Novi Sad, en Serbie. En une demi-heure, l’équipe nationale menait 3-0, grâce à un triplé de Renato Steffen. Elle s’est finalement imposée 5-0, ce jour-là, sans que cela ne surprenne qui que ce soit.
Est-elle donc plus dangereuse qu’il n’y paraît? Les noms des joueurs qui la composent ne diront rien à personne. Mais la Biélorussie joue sur ses armes: «On s’attend à une équipe très physique, capable de bien défendre et d’être dure dans les duels», relève Yann Sommer. Ce qui est sûr, c’est qu’elle laissera faire la Suisse, et tentera de conserver le 0-0 aussi longtemps que possible. Et que si la formation de Murat Yakin devait manquer d’inspiration, on se dit que tout pourrait être un peu plus compliqué que prévu.
La clé du match: comment trouver la faille?
Un 5-4-1. C’est ce à quoi s’attend le staff de l’équipe de Suisse de la part de la Biélorussie. Et surtout, un bloc bas, attentiste, qui tentera de jouer les coups qu’il peut jouer. Pas de surprise: c’est souvent ainsi que les équipes se comportent face à la Suisse dans ce groupe. Alors une fois de plus, l’enjeu est de pouvoir trouver la faille.
Mais comment? Cédric Itten est un habitué de ce genre de configuration en équipe nationale. Les quatre titularisations qu’il compte sous le maillot rouge à croix blanche l’ont été face à des petites équipes (Géorgie, Biélorussie, Israël et Andorre). «Moi, je suis prêt pour tous les matches, mais c’est vrai que je corresponds bien à ceux contre des équipes plus petites, face auxquelles il y a beaucoup de centres et peu d’espaces», consent l’attaquant de Young Boys. Il est aussi le seul du groupe suisse à disposition de Yakin à véritablement présenter ce profil-là de joueur de surface, capable d’être dominant dans les airs, du haut de ses 190 centimètres. De quoi plaider pour sa titularisation.
Ce qui ne veut pas forcément dire que c’est l’unique filière à exploiter pour la Suisse. Lors du match aller, les combinaisons qu’elle avait été capable de trouver sur les côtés avaient fait mouche, notamment parce qu’un milieu venait régulièrement créer du mouvement dans le demi-espace, entre le latéral et l’ailier. Cela avait bien fonctionné à gauche, où le trio Rodriguez-Xhaka-Vargas (absent cette fois-ci) avait brillé.
«Nous voulons prendre le match en mains, affirme Yakin. Nous devrons cependant être patients. Nous nous sommes bien préparés pendant cette semaine, en fonction de la Biélorussie. Nous voulons donc marquer vite et bien appliquer nos automatismes.» Il faut souhaiter qu’ils se verront.