FootballLa Suisse a fait son devoir face à Israël
Après avoir ronronné, l’équipe nationale a accéléré pour l’emporter 3-0 à la Praille mardi.
- par
- Valentin Schnorhk - Genève
Souvent, durant cette année 2023, il faudra bien revenir à l’essentiel. Le dire vite, le penser avec la nuance nécessaire: en l’emportant 3-0 contre Israël mardi à Genève, l’équipe de Suisse a rempli le contrat qui lui a été soumis durant cette période internationale de mars, parce qu’elle s’est donc imposée deux fois. En continuant de la sorte, elle sera bien assez tôt à l’Euro 2024 en Allemagne, et peut-être que se poseront d’autres questions. Il s’agirait tout de même de les anticiper, histoire qu’elles puissent être éprouvées à l’aune de la compétition.
Mais voilà, on a bien compris que ni Murat Yakin, ni les joueurs (Granit Xhaka en tête, il l’a dit lundi) ne se faisaient pour l’instant guère de souci quant à la manière avec laquelle ils engrangeaient les points. L’important est de se les mettre en poche, par paquet de trois. Alors pour s’inscrire dans leur sillage, on saluera cette victoire, qui a pour principal mérite de succéder au 5-0 infligé à la Biélorussie. Il y a là l’essentiel, c’est vrai: l’équipe nationale est en tête de son groupe, avec 6 points (comme la Roumanie). Et il peut être légitime de suivre cette ligne.
Cela n’a pas rendu envoûtante l’ensemble de la prestation suisse. Longtemps même, il y avait plus d’intérêt dans les tribunes, où s’était organisée une manifestation pacifiste pour demander la libération de la Palestine, avec drapeaux et slogans. Il en allait de la liberté de la petite centaine de manifestants, vite encerclée par des membres de la sécurité, et cela n’a pas pour autant troublé d’une manière ou d’une autre la rencontre.
La position de Xhaka
Il faut dire que la Suisse peinait tant à avancer face à ce 4-4-2 en bloc médian israélien sans doute bien organisé, mais qui ne paraissait franchement pas impénétrable. Il y avait là toutes les questions qui se posent depuis de nombreux mois: dans son animation, l’équipe nationale a-t-elle suffisamment de repères offensifs pour imposer son jeu? Est-on convaincu qu’avec un Xhaka en position de relayeur, l’équipe nationale a les ressorts nécessaires pour donner du sens à ses actions? L’instantané d’un match dit que face à une sélection peut-être prometteuse mais encore limitée, la Suisse n’a pas autant de ressources collectives que ce qu’on est en droit d’attendre.
Fin de la parenthèse idéaliste, que l’on pourra rouvrir en temps voulu. Retour au pragmatisme, donc. Et au bon sens, tout de même: un peu de mouvement coordonné, et tout devient plus simple face à ce genre d’adversaire. Il y avait d’abord cette passe d’Akanji dans le demi-espace pour Amdouni. Le centre du Genevois était prolongé par Freuler pour arriver à Ruben Vargas, qui finissait de près (39e). Il suffisait de ça.
Amdouni était là
Parce que, juste après la pause, un joli mouvement à gauche permettait de libérer le même Vargas, dont le centre était repris en talonnade par Freuler. C’était arrêté par le portier Glazer, mais Zeki Amdouni était là pour inscrire un deuxième but international, après celui de samedi (47e). Avant que, d’une belle balle piquée, Zakaria ne trouve Widmer dont la tête excentrée faisait mouche (52e). C’est ainsi que l’on s’évite beaucoup de problèmes, même s’il n’y avait pas de raison qu’ils ne surgissent ce mardi.
Parce que même sans assurance, même sans livrer le match parfait, cette équipe de Suisse là a des garanties au niveau de ses individualités. On peut en regretter l’inconstance, mais il y a avec des éléments comme Akanji, Xhaka ou Zakaria, pour ne citer qu’eux, des gestes qui changent tout. À ce niveau, du moins.
Suisse - Israël 3-0 (1-0)