VolleyballLe NUC n’a plus qu’un obstacle à franchir pour signer un superbe triplé
Après avoir remporté, comme en 2019, la Supercoupe puis la Coupe de Suisse, les Neuchâteloises affrontent Guin en finale du championnat. Avec l’ambition de fêter un quatrième titre national consécutif. Premier acte ce samedi (17h).
- par
- André Boschetti
«Favorites oui, mais certainement pas grandes favorites!» Au moment où l’équipe phare du NUC, le club qu’elle préside et dirige avec tant de succès depuis 23 ans, s’apprête à aborder sa quatrième finale de championnat consécutive, Jo Gutknecht se veut prudente. A juste titre puisque Volley Düdingen (Guin) n’a pas cédé un pouce de terrain aux triple championnes en titre tout au long des dix-huit matches du tour de qualification.
«Chaque équipe l’a emporté à l’extérieur, prévient-elle, avant de s’empresser de tempérer un peu les éventuelles ardeurs des Fribourgeoises. Mais Guin a gagné le dernier match de la saison avant les play-off, alors que notre première place était d’ores et déjà assurée. Et puis, si l’on veut être exhaustif, nous nous sommes aussi imposées contre elles en quart de finale de Coupe de Suisse.»
La fête du volley
Des statistiques qui confortent l’idée générale que les Universitaires neuchâteloises – qui auront de surcroît l’avantage de conclure cette série au meilleur des cinq matches à domicile en cas d’égalité – ont bel et bien le destin de cette finale entre leurs mains agiles. «L’équipe est prête pour ce qui sera, j’espère, une vraie et belle fête du volley contre des Fribourgeoises que je ne voyais peut-être pas en finale, l’automne passé, mais qui ont montré tout au long de la saison qu’elles méritent d’être là aujourd’hui, analyse Jo Gutknecht. Une présence d’autant plus sympathique que Guin se déplace avec pas mal de supporters.»
Du talent mais pas seulement
Triples championnes en titre et déjà vainqueurs, cette saison, de la Supercoupe et de la Coupe de Suisse, les Neuchâteloises partent, fortes de leur habitude à gérer la pression des grands rendez-vous, avec un net avantage psychologique sur des adversaires qui vont devoir, pour la plupart, vite apprendre à vivre et performer dans ces conditions particulières. «Ce qui me rassure davantage encore, continue celle qui est la clé de voute du volleyball dans le canton, c’est la manière avec laquelle le NUC a récemment remporté la finale de la Coupe. Menées 0-2 par Lugano, nos volleyeuses ont su rester calmes et sereines pour finalement renverser les Tessinoises au cinquième set. Une preuve de maturité qui constitue un bel atout en vue de cette finale.»
Le problème pour Guin, c’est que le NUC a aussi et surtout de nombreux arguments techniques à faire valoir. Après la décision de se séparer, l’été dernier, de trois étrangères qui avaient contribué aux trois premiers titres, certains se demandaient si celles qui leur succédaient allaient être à la hauteur. «Principalement grâce à Tessa Grubbs, qui est l’indiscutable Topscorer et la meilleure joueuse du championnat, nous avons encore augmenté notre potentiel offensif, souligne Jo Gutknecht. Avec une attaquante aussi complète, nous avons ajouté davantage de variété dans notre jeu. Nous sommes devenues un peu moins prévisibles pour nos adversaires. Heureusement car cette année le niveau de notre championnat est bien plus relevé que les précédents.»
Une Américaine qui a, par ailleurs, déjà donné son accord pour poursuivre l’aventure une saison de plus. «C’est une excellente nouvelle, se réjouit la présidente. Tessa est encore jeune et elle en profitera pour progresser dans un contexte qu’elle connaît bien. Ensuite, je suis persuadée qu’elle pourra rejoindre un championnat plus relevé que le nôtre.»
Un probable futur départ du NUC auquel commence aussi à songer Jo Gutknecht. «Ce jour arrivera, sourit la sexagénaire neuchâteloise, mais pas tout de suite. Pour au moins deux ans encore je vais continuer à m’investir pour ce club. Avec d’autant plus de plaisir que je suis entourée d’une bonne équipe dirigeante qui contribue largement au succès que nous connaissons depuis quelques années. Sans eux, je n’y serais d’ailleurs jamais arrivée. Mais bon, j’admets quand même que je commence à penser à l’avenir du NUC sans moi. J’essaie déjà de saucissonner au mieux mes responsabilités. Pour que mon départ se fasse dans la douceur.»
Pas comparable avec Voléro
Mais avant cela, Jo Gutknecht a encore de nombreux titres à ajouter à un butin déjà impressionnant. Pas de quoi encore évoquer une domination qui ressemblerait à la totale hégémonie de Voléro Zurich entre 2005 et 2018, mais qui doit tout de même commencer à en lasser certains. «Pas nous en tous cas, conclut Jo Gutknecht. Cela dit, notre philosophie, et notre budget, ne sont en rien comparables à ceux de Voléro à l’époque. Nous nous faisons un point d’honneur d’aligner régulièrement de nombreuses joueuses suisses, ce qui n’était alors pas du tout le cas du club zurichois.»