L’ablation préventive des seins et des ovaires bientôt remboursée

Publié

Assurance obligatoireL’ablation préventive des seins et des ovaires bientôt remboursée

Pour éviter le cancer du sein ou des ovaires chez les personnes à haut risque, l’assurance obligatoire des soins prendra en charge, dès 2024, les coûts des opérations d’ablation préventive.

Samuel Bonvin
par
Samuel Bonvin
Le cancer du sein est le plus courant chez les femmes.

Le cancer du sein est le plus courant chez les femmes. 

Freepik

C’est connu depuis plusieurs années, certains gènes sont susceptibles d’augmenter significativement les risques de contracter un cancer du sein ou des ovaires. Un moyen efficace de prévenir la maladie est de recourir à une opération d’ablation du sein ou des ovaires ainsi que des trompes de Fallope. Efficace, mais cher, d’autant plus que, jusqu’à présent, l’Assurance obligatoire des soins (AOS) remboursait uniquement l’ablation préventive chez les porteuses de deux mutations génétiques spécifiques.

Bénéfique pour la santé et les finances

Mais la situation va changer, dès le 1er janvier 2024, comme l’a annoncé vendredi le Conseil fédéral. En effet, les porteuses de certains gènes «à haut risque» pourront dès lors également être remboursées par l’AOS en cas d’ablation préventive. «Les coûts de la surveillance des femmes présentant un risque génétique élevé ou les coûts de traitement du cancer du sein et des ovaires sont plus élevés que les coûts des opérations d’ablation avant qu’un cancer ne se soit déclaré», précise sur demande ​Stéphanie Germanier, porte-parole de l’Office fédéral de la santé publique. Outre leur effet positif pour la santé des concernées, ces nouvelles prises en charge devraient donc également être bénéfiques pour les finances de la santé.

Un traitement préventif contre le VIH également pris en charge

Dès juillet 2024, la prophylaxie pré-exposition contre le VIH, un traitement préventif contre le virus du sida, sera également ajoutée aux prestations remboursées par l’AOS. Grâce à cette pilule, il est possible de «​réduire efficacement» le risque d’infection par le VIH lors de rapports sexuels non protégés. Là encore, malgré une hausse des dépenses dans l’immédiat, à long terme, «on s’attend à des économies de coûts grâce aux infections au VIH évitées», explique Stéphanie Germanier. Pour rappel, le Conseil fédéral a annoncé jeudi son objectif d’éliminer toute nouvelle transmission du VIH ainsi que des hépatites B et C en Suisse, d’ici 2030.

Une motion pour suspendre l’admission de nouvelles prestations rejetée par le CF

Pour Philippe Nantermod (PLR/VS), l’augmentation des primes d’assurance maladie est entre autres due à «un élargissement perpétuel du catalogue des prestations» couvertes par les assurances. Afin de limiter ces hausses à l’avenir, le Valaisan souhaitait donc introduire une suspension des ajouts de prestations au catalogue en question, comme il l’a fait savoir dans une motion déposée en septembre. Un moratoire qui n’aurait pas inclus les prestations «qui se justifient par exemple en raison de leur caractère innovant», précisait le PLR, dans son texte.

Mais il n’en sera probablement rien, car le Conseil fédéral s’y oppose, comme il l’a annoncé mercredi. «Afin de garantir des soins de qualité conformes aux derniers progrès de la médecine, le CF doit conserver la compétence d’adapter le catalogue des prestations dans le cadre fixé par la loi fédérale sur l’assurance-maladie», a-t-il argumenté.

Ton opinion

3 commentaires