Royaume-UniTrump poursuit un ex-espion auteur d’un rapport sur ses liens avec Moscou
Christopher Steele, qui comparaît devant la justice britannique, avait déclenché en 2017 une tempête politique en assurant que Poutine avait aidé Donald Trump, dans sa course à la Maison-Blanche.
Son rapport controversé sur des liens supposés de Donald Trump avec la Russie, notamment l’existence d’une vidéo à caractère sexuel, impliquant l’ancien président américain, avait déclenché une tempête politique en 2017: un ex-espion britannique fait face lundi à la justice à Londres.
L’ex-président américain, de nouveau candidat à l’investiture républicaine pour la prochaine élection présidentielle, poursuit Christopher Steele, 59 ans, et la société de renseignement privée Orbis, fondée par cet ancien agent des services de renseignements britanniques, au nom de la loi sur la protection des données.
De prétendues orgies à Saint-Pétersbourg
Mandaté par le camp démocrate pendant la campagne pour l’élection américaine de 2016, Christopher Steele avait compilé des renseignements bruts, non vérifiés, liant Donald Trump à la Russie.
«Le président Trump ouvre cette affaire parce qu’il cherche à faire valoir ses droits légaux (…) sur le fait que les déclarations contenues dans ces mémorandums sont fausses», a affirmé à l’audience à la Haute Cour de Londres, son avocat, Hugh Tomlinson.
Il vise en particulier deux notes de ce rapport qui décrivent de prétendues orgies auxquelles aurait participé Donald Trump à Saint-Pétersbourg, ainsi que d’autres avec des prostituées à Moscou. Si l’ancien président américain reconnaît que la société de conseil Orbis n’est pas responsable de la publication du rapport, il estime que c’est elle qui «a traité» les données contenues dans le rapport.
Publié par Buzzfeed 10 jours avant l’investiture de Trump
De leur côté, les avocats de la société Orbis ont demandé l’abandon des poursuites lancées selon eux dans le seul but de «harceler Orbis et Christopher Steele et d’entretenir des griefs anciens». Selon eux, leurs clients ne «sont pas responsables» des éventuelles atteintes à la réputation de Donald Trump, causées par la publication à leur insu, du rapport.
Publié par le site Internet Buzzfeed, dix jours avant l’investiture de Donald Trump en janvier 2017, il faisait état de nombreuses allégations compromettantes sur l’ancien président américain, suggérant notamment que le président russe Vladimir Poutine avait «soutenu et dirigé» une opération pour «faire monter» la candidature de Donald Trump à la présidentielle américaine, depuis «au moins cinq ans».
Certaines des découvertes du rapport ont alimenté l’enquête du procureur spécial Robert Mueller qui, au terme de deux ans passés sur cette affaire, a conclu qu’il existait des preuves d’ingérences russes dans la campagne électorale mais pas de collusion avec l’équipe de Donald Trump. Les audiences doivent se poursuivre mardi.