Football: La question d’un centre national ressurgit autour de l’équipe de Suisse

Les écoliers zurichois sont en vacances cette semaine. Et l’ASF les a fait trépigner d’impatience, après que le match que l’équipe de Suisse devait jouer en Israël a été logiquement reporté et, surtout, que la fédération décide de décaler le début de son stage d’entraînement.

Initialement prévu lundi, l’entraînement public que devait accueillir le GC-Campus à Niederhasli (ZH) s’est finalement tenu ce mercredi après-midi, quelques heures après que les internationaux se sont retrouvés à l’hôtel Radisson Blu de l’aéroport de Zurich. Au plus grand plaisir des familles, dont plusieurs dizaines avaient commencé à garnir la petite tribune du terrain d’entraînement déjà une heure et demie avant l’arrivée des stars du football helvétique.

Granit Xhaka a forcément eu droit à son ovation et la salve d’autographes qu’il a eus à signer était prévisible. Mais ça ne suffit pas à savoir s’il a été satisfait de l’accueil global. Et notamment si la qualité de la pelouse pour le début de cette préparation en vue du match contre la Biélorussie dimanche (18 heures) à Saint-Gall correspondait au niveau d’exigence qu’il requiert. C’est notamment ce qu’il avait visé le mois dernier, lorsqu’il s’était énervé contre la qualité des entraînements durant la semaine après le match nul 2-2 contre le Kosovo.

Dans une interview donnée à la SRF en fin de semaine dernière, Xhaka a expliqué que ce n’était pas une critique adressée «à l’entraîneur, mais à l’équipe et à la fédération. En tant que joueurs, nous avons besoin de meilleurs terrains.» Comprendre: les conditions d’entraînement en septembre à Saillon et à Riddes étaient insuffisantes aux yeux du milieu de terrain. Bien loin de ce que les internationaux peuvent connaître dans leurs clubs respectifs.

«Ces critiques sont justes», soutient Pierluigi Tami, le directeur des équipes nationales. Parce qu’en toile de fond le capitaine soulève une autre question: quand est-ce que la Suisse aura-t-elle son Clairefontaine, son Coverciano ou son DFB Campus? Autrement dit, un véritable centre national dans lequel la sélection pourrait prendre ses quartiers et ses habitudes à chacun de ses rassemblements, plutôt que de bouger à droite et à gauche.

La thématique a aussi ressurgi lundi, lorsque l’ASF a fait savoir qu’elle avait décidé, en discussion avec le staff technique et les joueurs, de reporter le début de son stage d’entraînement, essentiellement pour des raisons «logistiques et organisationnelles». Il aurait été compliqué de trouver un hôtel au dernier moment, et peut-être même des installations adaptées et disponibles pour s’entraîner.

Ça n’aurait bien sûr posé aucun problème si l’ASF disposait d’un centre de vie et d’entraînement national. Ce n’est pas qu’un vain désir. La Maison du football suisse est un projet que l’ASF a lancé il y a quelques années, sous l’impulsion de Dominique Blanc. En juin dernier, tout juste réélu pour un dernier mandat, le président de la fédération expliquait dans «Le Matin Dimanche» que l’institution travaillait sur ce projet depuis plus d’un an.

«Le dénouement est proche, confirmait alors le Vaudois. Nous avons étudié quinze projets. Ils ont été réduits à six en décembre. Et dernièrement nous en avons retenu trois.» Les lieux retenus? Coire, dans les Grisons, Cham, dans le canton de Zoug, et Morat.

«Une étude de faisabilité économique sur ce dernier projet est en train d’être menée par l’Université de Lausanne», affirme Adrian Arnold, porte-parole de l’ASF. L’idée est qu’elle aboutisse au printemps prochain, et que, si toutes les conditions sont réunies, la fédération se prononce sur un projet dans la foulée.

«Du point de vue sportif, c’est le projet le plus important pour que le football suisse fasse un pas en avant, j’espère que nous pourrons disposer d’un tel centre d’ici à trois à quatre ans, afin de pouvoir faire comme les plus grandes sélections», appelle Tami.

Reste que le Tessinois assure que ça n’a rien à voir avec la décision de reporter le début du stage d’entraînement. «Non, ça n’aurait rien changé avec un centre à disposition, balaie-t-il. C’était un choix avant tout sportif: la récupération était primordiale.» On peut penser que ça aurait pu aussi être fait dans le cadre de la sélection.