Costa RicaLe projet leur sucre des jours de congé, les policiers en colère
Des agents de police mécontents de leurs nouveaux horaires, en raison du lancement d’une opération de six mois contre le crime organisé au Costa Rica, ont manifesté dans les rues.
Les policiers du Costa Rica ont manifesté jeudi contre la réduction de leur temps libre au premier jour d’une opération spéciale de six mois contre le crime organisé qui verra une modification de leurs horaires. De petits groupes de policiers hors service ont bloqué des rues dans plusieurs villes du pays, dont la capitale San José et plusieurs dizaines ont manifesté devant la résidence du président Rodrigo Chaves. Ce dernier a annoncé mercredi un projet prévoyant la création de 700 nouveaux postes de policiers et la mobilisation de 9500 des 12’000 policiers du pays pour les six mois de cette opération.
Les policiers, qui avaient l’habitude d’avoir six jours de repos pour six jours de travail, devront dorénavant travailler six jours pour quatre jours de repos. «Nous nous battons pour nos droits», a déclaré sous couvert de l’anonymat à la chaîne locale Teletica un agent qui manifestait devant la résidence du président. «C’est un travail très stressant.»
Le ministre de la Sécurité publique, Jorge Torres, a déclaré aux manifestants que le pays «a besoin» d’eux pour cette opération, dans une vidéo diffusée aux médias. Il a invité les responsables syndicaux policiers à une réunion vendredi. L’ancienne présidente Laura Chinchilla (2010-2014) a jugé la situation «insolite» sur Twitter. «Une proposition qui prétend chasser les criminels se termine avec des rues bloquées par des policiers en colère», a-t-elle tweeté, «la sécurité des citoyens est une chose sérieuse».
Nombre record d’homicides
Le Costa Rica a enregistré en 2022 un nombre record d’homicides (656), portant le taux de morts violentes pour 100’000 habitants à 12,6 contre 11,4 en 2021, selon l’Organisme d’Investigation Judiciaire (OIJ). Ces morts violentes étaient liées dans 63% des cas au crime organisé. Depuis le début de l’année en cours, 261 homicides ont été enregistrés, selon l’OIJ.
Durant les premières 24 heures de l’opération, au moins 100 personnes ont été arrêtées dans le pays, selon le gouvernement. Sept d’entre elles étaient en fuite et faisaient l’objet de mandats d’arrêt, et 87 autres sont soupçonnées de crimes contre les personnes et les biens ou d’implication dans le trafic d’armes ou de drogue, a précisé le ministère de la Sécurité publique. «Cette opération se poursuivra pour une durée indéterminée, 24 heures par jour», a déclaré à la presse le directeur général adjoint de la Force publique, Raul Rivera.
Quatorze étrangers en situation irrégulière ont également été arrêtés au premier jour de l’opération et seront renvoyés dans leurs pays respectifs. Sept armes à feu, des munitions, des armes blanches et de petites quantités de drogues diverses ont également été saisies.