A 84 ans, il est condamné à Moutier pour des attouchements

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Jura bernoisÀ 84 ans, il est condamné à Moutier pour des attouchements

Un grand-père bénéficie du sursis pour des gestes à caractère sexuel commis sur sa petite-fille.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le prévenu a quitté le tribunal en déambulateur.

Le prévenu a quitté le tribunal en déambulateur.

lematin.ch/Vincent Donzé

Un grand-père de 84 ans sans antécédent judiciaire niait en bloc les accusations portées contre lui par sa petite-fille de 8 ans, mais lundi à Moutier, le Tribunal régional Jura bernois-Seeland a vu dans ses gestes des actes d’ordre sexuel exercés sous la contrainte, il y a deux ans. Le prévenu écope de neuf mois de prison, mais le sursis lui a été accordé, rapporte «Le Journal du Jura».

La première fois, la fillette pensait subir des chatouilles, puis la violence n’a laissé aucun doute, même à travers les vêtements. «Papi m’a embêtée», a-t-elle rapporté le jour même à son père et sa grand-mère. Deux jours plus tard, elle a raconté à sa mère comment son grand-père l’avait touchée ce jour-là, mais aussi précédemment.

Deux mois en prison

Après le dépôt d’une plainte par les parents, le grand-père a passé deux mois en prison, à Thoune, avant son transfert dans un home avec interdiction de contacter sa famille.

Devant sa juge, le senior a tout nié tout en bloc. Né en 1939, il a connu une époque où, aux yeux du tribunal, la parole des enfants n’avait aucune valeur face à celles des adultes. Estimant qu’il avait droit à un dédommagement pour tort moral, son avocat a prétendu que certains gestes ont pu être mal compris par l’enfant, suspectée aussi d’avoir agi par jalousie après être devenue grande sœur.

«Pas de ta faute»

«Quand j’entends vos propos, j’ai envie de dire à l’enfant: je te crois. Je suis désolé de ce qu’il t’est arrivé. Ce n’est pas ta faute. Tu as bien fait de parler, pour toi et pour les autres. Je vais te protéger», a répliqué le procureur, cité par «RJB».

En rendant son jugement, la juge n’a pas laissé de place au doute: la fillette n’a pas menti, d’autant qu’elle s’est exprimée immédiatement après les faits, ce qui est rare.

Atteint d’une dégénérescence cognitive fréquente à son âge, le prévenu agit et s’exprime de manière totalement désinhibée et ne contrôle pas ses pulsions, selon l’expertise psychiatrique. Ce grand-père n’a exprimé aucun regret et n’a présenté aucune excuse.

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