FranceLa nomination de Castex à la RATP sur de bons rails
Mercredi, l’ex-Premier ministre français Jean Castex a reçu le feu vert du Sénat et de l’Assemblée nationale pour sa nomination au poste de patron de la RATP.
Les commissions compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat ont donné leur feu vert à la nomination de l’ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la RATP, qu’il compte recentrer vers son «cœur de métier» en Ile-de-France.
Entendu mardi soir par la commission de l’aménagement du territoire du Sénat puis mercredi matin par celle du développement durable de l’Assemblée, Jean Castex a recueilli 52 voix des parlementaires contre 27. Sa nomination au poste de PDG de la Régie doit maintenant être confirmée en Conseil des ministres.
«Ma priorité des priorités, c’est le cœur de métier, et le cœur de métier, c’est répondre aux attentes des usagers» en Ile-de-France où la RATP a actuellement du mal à faire circuler correctement ses bus et ses métros, a-t-il déclaré.
«L’urgence absolue»
La première difficulté, «l’urgence absolue», «c’est celle de la continuité et de la qualité du service», a-t-il reconnu. La faute à une pénurie de conducteurs due à des difficultés de recrutement et à un fort absentéisme. Il se donne trois semaines pour établir un «diagnostic partagé» et «trouver des outils supplémentaires» pour rétablir la situation, avec un «enjeu de qualité de vie au travail».
Jean Castex entend en particulier accroître la présence humaine au contact des voyageurs, et «humaniser au maximum (le) service». Concernant les salaires, il entend anticiper l’ouverture des négociations annuelles obligatoires (NAO) avec les syndicats dès sa prise de fonction. Les agents ont déjà bénéficié d’une hausse moyenne de 5,2% des rémunérations cette année, a-t-il remarqué à la veille d’une grève qui s’annonce très suivie.
Plus généralement, les priorités du prochain patron de la RATP seront la ponctualité, la régularité, la propreté, la sécurité, la lutte contre la fraude, la qualité de l’information donnée aux voyageurs et la modernisation de la billettique. Le credo de l’ancien Premier ministre sera «écoute, concertation, proximité», a-t-il ajouté.
Parler à Christophe Béchu
Jean Castex compte en particulier faire «un état des lieux très précis de ce qui marche, de ce qui ne marche pas» avec Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité régionale des transports présidée par Valérie Pécresse.
Parmi les «difficultés» qui attendent le futur PDG de la RATP, proposé par Emmanuel Macron, Jean Castex a aussi cité l’envolée de la facture d’électricité, qui devrait passer de 210 millions d’euros l’an dernier à environ 265 millions cette année et atteindre entre 480 et 550 millions l’an prochain. «Il va falloir voir (…) quelles solutions peuvent être trouvées avec IDFM et avec l’État», a-t-il noté.
À ce propos, Jean Castex a précisé qu’il parlerait de concurrence au gouvernement avec le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, puisque la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique lui a interdit d’aborder cette question particulière avec des ministres qui étaient dans son gouvernement – ce qui n’était pas le cas de Christophe Béchu.
«La diversification des activités est importante
Quant à l’important développement des filiales de la RATP, hors Ile-de-France et dans de nouveaux secteurs, ces dernières années, Jean Castex est moins enthousiaste. «La diversification des activités est importante, elle fait sens, mais en aucune manière elle ne doit nous détourner de notre mission première et fondamentale», a-t-il remarqué.
En clair: la priorité est désormais de faire fonctionner la RATP en Ile-de-France, et la Régie devrait «recentrer» son action hors de son domaine historique, par exemple en se concentrant sur les métros automatiques, selon lui.
Jean Castex, qui est depuis le 18 août président de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afit), souhaite «se rendre utile pour la Nation». «Je ne cherche pas à être recasé. (…) Quand on veut recaser des amis, c’est plutôt dans des sinécures. Je ne suis pas certain que ce soit le cas», a-t-il lancé, rappelant qu’il est passionné de transports et qu’il avait été, en 2019, candidat pour diriger la SNCF. «Les défis ne manquent pas et ça me motive beaucoup.» Et s’il ne veut plus faire de politique, Jean Castex a insisté sur la nécessité d’investir dans les transports publics.