La faillite menace Thoune, seul rival du FC Sion

Le début d’année lance généralement la course aux licences pour la saison suivante dans le monde du football. Il y a un mois, le FC Sion choisissait de rejoindre la ligne de départ. Le projet lié à la construction d’un nouveau stade en Valais faisait oublier au président Christian Constantin ses velléités de boycott. Voilà les Valaisans embarqués dans la quête au sésame qui ouvre les portes de la Super League. Sans rien faire, il vient de prendre une longueur d’avance peut-être décisive sur son seul contradicteur.

La Berner Zeitung révèle que le FC Thoune est en proie à d’assez sérieux problèmes financiers. Taille du déficit: «Environ 800’000 francs», détaille Andres Gerber. Selon le président thounois, le club paie encore le tribut de la relégation de 2020 (et de la réduction de budget qui en a découlé), ainsi que de la période Covid.

Il existe bien un remède aux maux du club de l’Oberland. Une solution «facile». Depuis 2019, le Pacific Media Group possède une part du FC Thoune, plafonnée à 25%. L’entreprise sino-américaine serait intéressée à devenir majoritaire dans l’actionnariat du club. À l’image du Lausanne-Sport ou d’Yverdon Sport, le club de la Stockhorn Arena passerait alors en mains étrangères.

La manœuvre pourrait constituer la survie, et donc l’avenir, du FC Thoune en Ligue nationale. La contrepartie, c’est évidemment que cela mettrait fin à l’indépendance si précieuse aux yeux du boss Andres Gerber, ancien capitaine de la première équipe. «Si tout le monde soutient un peu, alors nous deviendrons le club du peuple. C’est mon scénario romantique», lance le président dans les colonnes de la Berner Zeitung. Pour cela, l’homme dispose d’un plan: la création d’une fondation. Capable d’injecter 500’000 francs dès la première année. Entre 1,5 et 2 millions par année à terme.

Une promotion en Super League enverrait un signal positif envers les potentiels partenaires en mesure d’aider le FC Thoune avec le déficit structurel qu’il génère. Sa 2^e place au classement de Challenge League (à 4 points de Sion), synonyme de barrages face au 11^e de Super League, ne suffit pas à se projeter dans ce scénario.

D’ici à un mois, les clubs auront dû boucler leur dossier de demande de licence. Un repêchage est toujours possible en deuxième instance plus tard au printemps. Mais tant qu’ils vivent avec un trou de 800’000 francs, les Bernois auront de la peine à convaincre les autorités compétentes en matière de licences. Pour l’instant, leur malheur fait le jeu du FC Sion.