AsieHong Kong met à prix la tête de cinq activistes pro-démocratie
Les militants, réfugiés aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni, sont accusés de crimes contre la sécurité nationale. La police offre un million de dollars hongkongais pour leur capture.
La police hongkongaise a offert jeudi des récompenses d’un million de dollars de Hong Kong (environ 111’000 francs) pour toute information menant à la capture de cinq activistes vivant à l’étranger, les accusant de crimes contre la sécurité nationale.
«Ces personnes qui ont déjà fui à l’étranger, ont continué à commettre des infractions à la loi sur la sécurité nationale qui mettent gravement en péril la sécurité nationale», a déclaré Steve Li Kwai-wah, le haut responsable du Département de la sécurité nationale de Hong Kong.
Il a ajouté qu’ils «ont trahi leur pays, trahi Hong Kong, négligé les intérêts des habitants de Hong Kong et continuent de mettre en danger la sécurité nationale, même en étant à l’étranger», et que le Département de la sécurité nationale de Hong Kong «les poursuivra jusqu’au bout». «Pour ceux qui souhaitent soutenir financièrement ces personnes, je les invite à y réfléchir à deux fois, afin d’éviter de s’attirer des ennuis».
Un «honneur à vie»
Les cinq militants pro-démocratie recherchés sont accusés d’incitation à la sécession, d’incitation à la subversion et de collusion avec des forces étrangères, d’après la même source. Parmi les membres du groupe figurait Simon Cheng, activiste de premier plan qui se trouve actuellement en Grande-Bretagne et qui a fondé le groupe «Hongkongers in Britain». Les quatre autres personnes citées sont Frances Hui, Joey Siu, Fok Ka-chi et Choi Ming-da.
En réponse aux récompenses offertes pour son arrestation, Simon Cheng a écrit sur X (ex-Twitter) que c’était un «honneur à vie» d’être poursuivi par les autorités chinoises. «Si le gouvernement considère la recherche de la démocratie et de la liberté comme un crime, nous acceptons les accusations pour révéler le véritable visage de la justice sociale», a-t-il ajouté.
Washington dénonce un «dangereux précédent»
Les cinq militants pro-démocratie vivent à l’étranger depuis que Pékin a imposé à Hong Kong, en 2020, une loi sur la sécurité nationale réprimant les dissidents à la suite des manifestations massives en faveur de la démocratie de 2019. Cette loi permet de demander des comptes aux personnes accusées dans le monde entier, mais les autorités de Hong Kong n’ont pas précisé comment l’application de la loi à l’étranger était possible.
En juillet 2023, la police avait émis des avis de recherche pour huit militants résidant également à l’étranger. Le chef de l’exécutif de Hong Kong, John Lee Ka-chiu, qui a été sanctionné par les États-Unis pour son rôle lors des manifestations pro-démocratie de 2019, avait déclaré que ces activistes seraient «poursuivis à vie» et les a appelés à se rendre.
Les États-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne, pays où résident certains des militants accusés, ont condamné la décision du gouvernement de Hong Kong. Washington l’a qualifiée de «dangereux précédent».