TunisieDébut de solution à la crise du pain
Un accord a été trouvé entre le gouvernement et les boulangeries dites «modernes», soit non étatiques, qui n’étaient plus approvisionnées en farine.
![Selon divers économistes, le problème serait lié au manque de liquidités et à l’endettement du pays. Selon divers économistes, le problème serait lié au manque de liquidités et à l’endettement du pays.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/01/05e888a7-24b6-41a6-b0f8-eb9ccbe4fd21.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=92d9b33c237f65cbbc11d8923dd1c1b7)
Selon divers économistes, le problème serait lié au manque de liquidités et à l’endettement du pays.
AFPUn accord pour réapprovisionner en farine le circuit des boulangeries non étatiques tunisiennes a été trouvé, ce qui constitue un début de solution face à une pénurie de pain à bas prix qui s’était aggravée ces deux dernières semaines, a-t-on appris dimanche de sources du secteur.
Il existe deux circuits pour la fourniture de pain: le premier, formé de 3737 magasins, bénéficie de farine subventionnée fournie par l’Etat, le deuxième est celui des «boulangeries modernes» (1500 à 2000 commerces libres) qui avaient droit depuis une dizaine d’années et jusqu’à début août, à un quota limité de ce type de farine qu’elles payaient trois fois plus cher. Après un sit-in de protestation le 7 août, qui avait suivi l’adoption le 1er août d’un décret privant les «boulangeries modernes» de la farine subventionnée pour la dévier vers le réseau semi-étatique, celles-ci ne recevaient plus aucune farine ni semoule de l’Etat qui centralise tous les approvisionnements en Tunisie.
«90% des 1443 affiliés» du groupement, employant près de 20’000 salariés, avaient dû fermer leurs portes, selon Salem Badri, ce qui avait fait s’allonger encore plus les queues devant les boulangeries semi-étatiques, devenues les seules à vendre du pain. «Il a été décidé de reprendre l’approvisionnement des boulangeries non subventionnées en farine et semoule à compter du 19 août» après qu’elles se sont engagées «au respect des lois relatives à la production et à la vente du pain», a indiqué le Ministère du commerce.
Un manque de céréales
Après cette décision, le président du groupement des boulangeries modernes de Sfax (centre-est), Salem Badri, a annoncé à l’AFP «l’annulation d’un sit-in prévu lundi» devant le Ministère du commerce à Tunis.
En outre, selon M. Badri, à partir de lundi, des discussions vont reprendre avec les autorités pour permettre aux boulangeries modernes de recommencer la production de pain subventionné mais sur «la base des critères fixés par le président Kais Saied».
Selon divers économistes, plus que par la spéculation, la crise du pain s’explique par un manque de céréales, et donc de farine, parce que la Tunisie, très endettée et à court de liquidités, ne parvient pas à en acheter suffisamment sur le marché international.