Football: Il n’a manqué «qu’un pas» à Yverdon

Uli Forte en avait pourtant vu d’autres. À son palmarès, l’entraîneur d’Yverdon compte deux Coupe de Suisse (en 2013 avec Grasshopper, puis en 2016 avec Zurich). La troisième ne sera pas pour cette année. Saint-Gall était trop fort, et s’est imposé 2-0 en demi-finale au Municipal.

Qu’importe, cette petite épopée restera dans la mémoire du Zurichois, débarqué à Yverdon l’été dernier: «Ce parcours aura été très spécial, parce qu’il n’a pas été réalisé avec une équipe de première division, a-t-il rappelé. C’est un club qui est monté l’an dernier de Promotion League. Malheureusement, nous n’aurons pas pu faire ce dernier pas. Mais il faut en retenir l’expérience que l’on a pu prendre, notamment pour les plus jeunes.»

Sur la rencontre de jeudi, il y a peu à dire. Si ce n’est cette tension inhérente au rendez-vous, et à l’effervescence provoquée par les 4500 spectateurs qui s’étaient massés dans la petite enceinte yverdonnoise. «Nous avons été nerveux avec la balle, en manquant de lucidité, relevait Forte après la rencontre. Pourtant, au niveau de l’intensité, nous étions très bien. Mais techniquement, c’était moins bon. Cela s’explique aussi parce qu’il y avait Saint-Gall en face. Sans oublier l’affiche que c’était. Beaucoup de joueurs ne sont pas habitués à tout ça. Après le premier but encaissé, nous y croyions encore, mais le deuxième est tombé trop vite.» Un coup franc de Quintilla à l’heure de jeu, six minutes après l’ouverture du score de Guillemenot, comme coup de massue.

Après coup, cela nourrit forcément des regrets. Notamment pour le portier Kevin Martin, qui avait réalisé plusieurs arrêts majeurs en première période, laissant croire à l’exploit. «C’est mon métier de faire ces arrêts: je devais faire le max, sachant que les mecs devant moi se défendaient comme des dingues, a lancé le Vaudois. Mais nous n’avons pas eu autant de réussite que les autres fois.» Rageant! «Aujourd’hui, il y a à la fois de la fierté et de la déception, a soufflé le gardien. Nous étions à un pas de cette put** de qualif.» Yverdon-Sport ne revivra donc pas la belle histoire de 2001, lorsqu’il s’était qualifié pour la finale de la Coupe (perdue ensuite contre Servette).

Ce sera le cas en revanche du Saint-Gall de Peter Zeidler, qui retrouvera le Wankdorf après la finale perdue de l’an dernier contre Lucerne. «Pour Saint-Gall, pour la ville, c’est quelque chose d’extraordinaire, soutenait le coach allemand. Tout le monde sera content d’aller à Berne. Je suis très heureux avec cette qualification. Ce n’était pas facile contre cette équipe d’Yverdon, mais nous le savions avant. Le match l’a simplement démontré.» Cet honneur ne vaut pas une finale, mais il permet aux Nord-Vaudois d’être fiers de ce qu’ils ont accompli.