Billie Jean King CupTennis: les Suissesses sont championnes du monde
Après deux finales et une dernière décennie traversée si proche de l’exploit, les Suissesses sont enfin championnes du monde!
- par
- Mathieu Aeschmann
C’est fait! L’équipe de Suisse a remporté la 59e édition de la Billie Jean King Cup. Huit ans après le triomphe de Lille, le tennis suisse est donc à nouveau sacré «champion du monde» et il le doit à une équipe qui s’est patiemment construite. Belinda Bencic la patronne, Jil Teichmann la stratège, Viktorija Golubic l’esthète, Simona Waltert la grande dernière, et le «vieux renard» Heinz Günthardt, tel est le quintet qui est entré dans les livres d’histoire, ce dimanche soir en enfilant la «Billie Blue Jacket» dans l’Emirates Arena de Glasgow. Mais au-delà de ces cinq personnalités, ce triomphe est avant tout celui d’une équipe. Une vraie.
«Chez nous, la Fed Cup vit à l’année dans les têtes, nous avait confié Heinz Günthardt au printemps 2017, juste avant une demi-finale perdue à Minsk. On échange sur le chat, les filles s’entraînent ensemble, se soutiennent. Elles sont dans le bon état d’esprit. Voilà pourquoi je me sens à l’aise de demander chaque fois "es-tu prête à jouer?". Les filles sont très honnêtes les unes avec les autres. Tout le monde joue pour l’équipe.» Une unité qui donne des forces et permet au capitaine de faire les bons choix.
Bencic, leader implacable
Cette semaine à Glasgow, Günthardt a ainsi misé sur la solidité de Teichmann lors des matches qu’il «fallait gagner» (Italie, Australie), puis il a choisi l’audace de Golubic pour inventer les exploits décisifs contre Andreescu (Canada) et Muchova (République tchèque). Un flair rendu décisif aussi parce que l’équipe de Suisse pouvait compter sur une leader implacable. En Écosse, Belinda Bencic s’est comportée en championne olympique, baladant cette force intérieure qui lui donne une autre dimension lorsqu’elle joue pour plus grand qu’elle-même.
Ce dimanche encore, la Saint-Galloise n’a laissé aucune chance à Ajla Tomljanovic (WTA 33). L’Australienne est l’une des meilleures serveuses du circuit mais elle n’a pas existé face à une «Beli» qui avait mis du «Djoko» dans chacun de ses retours 6-2, 6-1. Après la défaite en finale contre la Russie l’année dernière, celle sublime et traumatisante de Genève en 1998, l’équipe de Suisse tient enfin le plus beau des titres par équipe. Un triomphe qui vient saluer une décennie d’un superbe projet collectif, auquel il faut associer Martina Hingis, Patty Schnyder et Timea Bacsinszky, «grandes sœurs» d’un long et beau voyage qui se termine en apothéose.