Crise sismique  – Une éruption volcanique redoutée aux Açores

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Crise sismiqueUne éruption volcanique redoutée aux Açores

Après une série de secousses sur l’île de Sao Jorge, de nombreux habitants ont décidé de quitter les lieux. Le président portugais s’est rendu sur place pour tenter de rassurer la population. 

Les habitants de Sao Jorge ont continué samedi à quitter cette île de l’archipel portugais des Açores.

Les habitants de Sao Jorge ont continué samedi à quitter cette île de l’archipel portugais des Açores. 

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Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa s’est rendu dimanche sur l’île Sao Jorge, aux Açores, pour transmettre un message de «sérénité et tranquillité» à la population locale face au risque d’une éruption volcanique après une série de séismes de faible magnitude.

«Pas de raison de tomber dans un alarmisme»

«Les gens doivent garder la tête froide», a-t-il déclaré lors d’une courte visite sur l’île, une des neuf que compte l’archipel des Açores, situé en plein Atlantique nord, à 1600 km du territoire continental. «Il n’y a pas de raison de tomber dans un alarmisme que la situation actuelle ne justifie pas», a ajouté le chef de l’Etat.

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Depuis le début de la «crise sismique» qui s’est déclenchée le week-end dernier, le Centre d’information et surveillance sismo-volcanique des Açores (Civisa) a détecté plus de 14’000 secousses, qui n’ont pour l’instant pas fait de dégâts. Environ 200 de ces séismes ont pu être ressentis par les habitants et le plus fort d’entre eux, enregistré le 19 mars, a atteint une magnitude de 3,3 sur l’échelle de Richter.

Cette activité sismique pouvant être provoquée par une montée de magma, le Civisa a placé Sao Jorge au quatrième niveau d’alerte volcanique sur une échelle qui en compte six. L’île longiligne, avec 54 km de long et 8 km de large, compte un peu plus de 8000 habitants. Environ 2500 d’entre eux ont déjà quitté leur lieu de résidence pour s’installer vers la partie est de l’île, jugée plus sûre, ou pour aller sur une des îles voisines.

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«Je n’arrive plus a dormir une nuit tranquille»

Le gouvernement régional a déconseillé les déplacements superflus et préparé des structures d’hébergement d’urgence, mais n’a pour l’instant donné aucun ordre d’évacuation. Mais en quête de répit, les habitants de Sao Jorge ont continué samedi à quitter cette île de l’archipel portugais des Açores, devenue depuis une semaine l’épicentre de milliers de petites secousses sismiques qui pourraient précéder une éruption volcanique.

«Je n’arrive plus a dormir une nuit tranquille. J’ai senti certains séismes et j’ai besoin d’oublier un peu tout ça», témoigne à l’AFP Claudia Andrade avant d’embarquer avec son fils de neuf ans à bord d’un ferry à destination de l’île voisine de Pico. «Je pars le coeur serré car je laisse mon mari et ma belle-mère», ajoute cette femme de 45 ans, employée d’une entreprise du bâtiment, partie avec une cinquantaine d’autres passagers alors que la pluie tombait sur l’île située en plein milieu de l’Atlantique nord.

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«Les autorités nous disent de garder le calme, mais comment garder le calme dans une situation pareille?», s’interroge Marco Bettencourt, resté sur les hauteurs de la partie centrale de l’île, épicentre de nombreux séismes, pour s’occuper de sa cinquantaine de vaches laitières.

Comme ses pâturages sont situés tout près du site de la dernière éruption qu’a connue l’île, en 1808, «ça fait un peu peur mais mes vaches sont ici, je ne peux pas les abandonner», explique à l’AFP cet éleveur de 33 ans, alors que sa mère, ses deux soeurs et la plupart de ses voisins ont déjà quitté leur village.

(AFP)

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