Hockey sur glaceGary Sheehan: «J’ai le sentiment que je vais rester»
Arrivé en janvier pour redonner de la vie aux Souris, le coach québécois n’a pas réussi sa mission d’emmener les Soleurois en finale et en barrage pour monter en National League. Quid de l’avenir?
- par
- Christian Maillard
C’est un gros coup sur la tête qu’ont pris les fans d’Olten, vendredi soir, alors que la finale tendait les bras au club soleurois. Mais dans un septième match de tous les dangers, les «Souris» se sont inclinées (4-5) devant les 4322 spectateurs au Kleinholz. C’est donc Grasshopper qui affrontera le HC La Chaux-de-Fonds en finale de Swiss League, ce dimanche (18 h) aux Mélèzes.
Gary Sheehan, qui avait été appelé le 11 janvier pour redonner de la vie à une équipe alors en perdition, n’a pas été loin de réussir sa mission. Mais comme il le dit, fataliste, «c’est la dure réalité du sport, il fallait un gagnant et un perdant» et ce vendredi soir cauchemardesque a souri aux Zurichois. «Mais, soupire l’ex-coach du HCC et d’Ajoie, ce n’est pas nécessairement ce vendredi qu’on a perdu la série. On n’a pas su gérer les actes I et III en s’inclinant également deux fois chez nous.» On ne refait pas l’histoire, mais force est de constater que la pilule est dure à avaler pour un club qui cherche à rejoindre l’élite du hockey suisse depuis trois ans. Et qui se retrouve encore une fois le bec dans l’eau.
Gary Sheehan, vos joueurs ont-ils craqué sous le poids de la pression des dirigeants et des fans ou y a-t-il d’autres explications?
Écoutez, il y a eu, depuis décembre-janvier, beaucoup d’adversité par rapport à la situation. Pour nous, il était difficile de s’améliorer à ce moment de l’année. On a essayé de reconstruire le puzzle mis en place en début de saison mais malheureusement, il nous a manqué un peu de profondeur pour y parvenir. Comme beaucoup d’autres clubs, on est aussi passé à travers des blessures importantes de joueurs-clés. On a d’ailleurs joué tous les play-off sans Eric Faille, le meilleur joueur de la ligue.
Mais il était de retour sur la glace vendredi soir, non?
Oui mais après une longue absence, il était compliqué pour lui de tout sauver en un seul match.
Vous parliez d’adversité?
Oui, il y avait pas mal d'enjeux autour de notre qualification en finale, avec Kloten et Ajoie qui pouvaient partir en vacances ou continuer à jouer. Avec tout ce qui se tramait autour de nous, on n’a pas été capable de rivaliser avec cette adversité même si on a tout essayé pour y parvenir. Mais comme je l’ai dit précédemment, c’est avant qu’on a perdu cette série et notre ticket pour la finale. On l’avait même encore en mains quand on est revenu à 2-2 dans ce septième match, tous les feux étaient au vert pour nous jusqu’à ce qu’on commette des erreurs individuelles qui se sont finalement payées cash. Je dirais que des choses en amont n’ont pas fonctionné.
C’est-à-dire?
Il aurait peut-être fallu engager à un moment donné des renforts importants pour nous permettre de respirer et de récupérer nos joueurs et ça ne s’est pas fait. Et puis, il faut reconnaître que ce n’était pas l’Olten de l’an passé, on était entre-deux. Cela fait maintenant deux ans qu’on essaie de monter et qu’on échoue en finale, que ce soit contre Kloten ou face à La Chaux-de-Fonds. Là, si nous avions le feu vert pour aller le plus loin possible, il y avait beaucoup d’incertitudes, avec de nombreux joueurs sans contrat ou sans assurance pour la suite. Comme il n’y a pas de promotion cette année, il va y avoir un virage important. L’équipe va être rajeunie et le budget un peu raboté car le système de promotion est vraiment compliqué pour Olten. Cela ne signifie pas qu’on manquera d’ambitions et d’envie mais on va le faire d’une autre manière.
Avez-vous encore un contrat pour la saison prochaine?
Il n’y a encore rien de finalisé mais j’ai le sentiment que je vais rester. Depuis mon arrivée, j’ai fait mon job du mieux que j’ai pu avec ce que j'avais. Il y avait pas mal le feu dans la demeure quand j’ai pris le relais de Leuenberger en janvier.
Que vous ont dit les dirigeants samedi soir?
Il est clair qu’ils ont pris comme tout le monde un gros coup sur la tête. Mais les dirigeants voient clair. Comme je l’ai dit, cela devient de plus en plus difficile financièrement de toujours amener un budget élevé sans succès derrière (on parle d’une perte d’un demi-million l’an passé). Après on n’avait peut-être pas toutes les pièces du puzzle au même endroit mais il ne nous manquait pas grand-chose quand même. Le facteur chance n’était peut-être pas de notre côté et on a crevé au poteau dans bien des circonstances.
Une page se tourne à Olten…
Exact. On doit reconstruire quelque chose en prenant des décisions intelligentes pour la suite car notre noyau est encore bon. Il faudrait juste l’étoffer de la bonne façon et comme on va travailler avec des plus jeunes, cela donnera une autre énergie à l’équipe que d’avoir dans le contingent des éléments d’expérience, qui ont 32 et 33 ans et sont en fin de carrière.