Lausanne-Sport: le capitaine Olivier Custodio a joué latéral

C’est assez rare dans le milieu du football pour être souligné. Lorsque Olivier Custodio a rejoint le Lausanne-Sport à l’été 2022, juste après la relégation, il était à peu près clair qu’il signait un deal pour devenir l’emblème de la renaissance espérée. La figure locale qu’on verrait sur les affiches et auprès de laquelle le public saurait d’identifier. Et, donc, le capitaine de l’équipe. Même si le brassard ne lui est revenu officiellement qu’au mois de juillet, jusqu’ici possession théorique du blessé Stjepan Kukuruzovic, c’est bien lui qui l’a porté l’entier de la saison dernière.

Avec le retour en Super League, avec l’arrivée d’une concurrence plus féroce, a néanmoins fini par se poser un problème. Jusqu’à quand le rôle d’Olivier Custodio représenterait un totem d’immunité quant à sa place dans le onze lausannois? Ludovic Magnin a tranché: jusqu’à la fin du mois de septembre. En entrant dans l’automne, le LS a vu sortir son capitaine. Pour des raisons footballistiques. Autrement dit: parce que le Montreusien n’a pas suffisamment su se montrer incontournable.

Ludovic Magnin s’appuie depuis sa prise de fonction sur un milieu à trois hommes. L’une des trois places revient presque indiscutablement à Alvyn Sanches. Le plus sûr espoir actuel sorti de l’académie lausannoise ne se montre pas toujours irréprochable, comme samedi où sa vilaine passe en retraite a offert une égalisation finalement sans conséquences pour son équipe (vainqueur 3-1). Reste que sa capacité à surprendre et à créer des gestes inattendus est précieuse. Surtout, il incarne un potentiel très joli pactole que son club peut espérer le jour où il décollera de la Tuilière.

En deux, Antoine Bernede semble pouvoir compter sur la confiance totale de son coach, qui ne s’est passé de lui jusqu’ici cette saison que quelques petites minutes par-ci par-là en toute fin de match. En trois, depuis qu’il a reçu sa chance, Jamie Roche met tout le monde d’accord. Face à Lugano samedi, le Suédois aurait pu prétendre au titre d’homme du match, confirmant du haut de ses 22 ans tout le potentiel qu’on lui prêtait. Si les résultats ne sont pas tout, il paraît difficile de s’en détourner lorsqu’ils se veulent aussi éloquents: depuis que Jamie Roche est passé devant Olivier Custodio dans la hiérarchie, le Lausanne-Sport a pris dix points en quatre matches.

Alors, à la trappe le capitaine? Pas complètement. Au regard du respect que Ludovic Magnin dans ses prises de parole à son égard, pas complètement du tout même. D’abord pour la simple et bonne raison que le Montreusien reste quatrième dans la hiérarchie du milieu de terrain. Une absence, une blessure, une suspension et son tour sera revenu. Ensuite parce que, depuis samedi, Olivier Custodio porte une autre casquette: celle de dépanneur.

Sans Raoul Giger et Chris Kablan, suspendus, Ludovic Magnin s’est retrouvé emprunté au moment de désigner un latéral droit pour la réception de Lugano. La frustration de l’élimination en Coupe de Suisse mercredi digérée, une «illumination» lui est venue. Ce ne serait pas le passage à une défense à trois. «C’était hors de question sachant que je pouvais m’appuyer sur mes deux ailiers (ndlr: Samuel Kalu et Fousseni Diabaté) frais.» Vendredi, il glissait son idée à son capitaine en manque de temps de jeu: lui proposer de se muer en latéral droit… pour la première fois de sa carrière.

«Que mon capitaine accepte sans broncher de dépanner à ce poste, ça dit beaucoup, De lui, de l’état d’esprit du groupe», saluait l’entraîneur. Ludovic Magnin aurait de toute façon eu beaucoup de peine à articuler la moindre critique à l’égard de son joueur, celui-ci ayant réussi un match extrêmement maîtrisé à côté de Noë Dussenne. Un deal gagnant pour tout le monde.