VaudLes Jeunes socialistes réclament la démission de Valérie Dittli
Après la révélation sur son domicile fiscal à Zoug jusqu’en 2021, la conseillère d’État vaudoise en charge des finances fait l’objet de critiques. Et de soutien.
- par
- Eric Felley
La RTS a révélé vendredi dernier que la conseillère d’État vaudoise Valérie Dittli n’avait en fait jamais été taxée fiscalement dans le canton de Vaud. Pour la nouvelle ministre des Finances, c’est pour le moins surprenant. Alors qu’elle travaillait depuis 2016 comme assisante-doctorante en droit à l’Université de Lausanne, la jeune femme a conservé son domicile fiscal à Zoug. Cependant, en 2021, alors qu’elle était candidate aux élections municipales de Lausanne, elle a déplacé son domicile à Lausanne. Mais, après avoir échoué, elle a redéplacé aussitôt ses papiers à Zoug. D’après les experts approchés par la RTS, cette situation lui aurait permis d’économiser dans l’ensemble 20’000 francs.
Moins taxée dans le canton de Vaud
À fin janvier 2022, la candidate du Centre a redéplacé ses papiers à Lausanne à l’occasion de sa candidature au Conseil d’État, où elle a été élue à la surprise générale en avril. Confrontée à ces faits, Valérie Dittli s’est défendue: «Ces questions relèvent de ma sphère privée, de laquelle il ne reste plus grand-chose». Elle a ajouté; «Nous parlons de ma vie d’étudiante, de doctorante, de stagiaire, à un âge où on se cherche encore, où tout est ouvert». Sur le plan fiscal, elle assure ne rien avoir gagné avec son domicile fiscal à Zoug. Au contraire, dans sa situation, elle aurait été moins taxée dans le canton de Vaud.
Faute grave
Ces révélations divisent les milieux politiques vaudois. Le président Parti socialiste vaudois, Romain Pilloud, a décidé de déposer une interpellation au Grand Conseil afin d’avoir des éclaircissements sur son parcours fiscal. Ce dimanche, dans un communiqué, la Jeunesse socialiste vaudoise réclame sa démission.: «En revenant s’installer dans le canton de Zoug après sa candidature aux élections municipales lausannoises en 2021, la conseillère d’État a commis une faute grave (…) Fuir fiscalement le canton dans lequel on décide de s’engager politiquement n’est pas digne d’une conseillère d’État, qui plus est en tant que ministre des Finances!» La JSV demande donc à Valérie Dittli de démissionner et de permettre à la population vaudoise «d’élire son successeur ou sa successeure en toute connaissance de cause».
Soutien de la droite
L’élue de l’alliance vaudoise conserve cependant le soutien des partis de droite et de ses représentants qui se sont exprimés à ce sujet. Pour le PLR Marc-Olivier Buffat, il s’agit d’un «procès d’intention». Pour le président du Centre Vaud, Emilio Lado, Valérie Dittli a agi comme de très nombreux étudiants en Suisse, qui conservent leur domicile fiscal dans leur canton d’origine: «Le temps de stabiliser sa situation professionnelle».