Basketball – NBAÉliminé par les Nuggets, LeBron James hésite à prendre sa retraite
Malgré un gros match du «King», les Lakers ont dû plier le genou face à Denver (111-113), qui disputera sa première finale NBA. «LBJ» pense à arrêter sa carrière.
Pour la première fois en 47 ans de présence en NBA, les Nuggets de Nikola Jokic vont tenter de décrocher un titre, après leur qualification impressionnante en finale, aux dépens des Lakers balayés 4-0, malgré un grand LeBron James, lundi en play-off.
Le «King» ne voulait pas abdiquer et il a tout fait pour obtenir un sursis à Los Angeles, réussissant un des matches les plus aboutis de sa carrière déjà prodigieuse, à 38 ans, avec 40 points inscrits dont 31 dans la seule première période (à 11/13 aux tirs!), nouveau record personnel établi en deux quart-temps dans un match de post-season.
A bout de force, il a néanmoins échoué au buzzer à arracher la prolongation près du cercle et le camp de Denver de hurler sa joie dans une Crypto. com Arerna réduite au silence, qu’avait même désertée Jack Nicholson, avant ce match décisif, craignant peut-être qu’il serait le dernier de la saison pour ses pourpre et or.
«Nous verrons ce qui se passera»
LeBron James a laissé planer le doute sur son avenir de basketteur, après cette élimination. Un séisme pour l’heure de petite magnitude s’est produit en NBA, quand le géant des médias sportifs américains, par la voix d’un de ses reporters ayant échangé avec «LBJ» dans une coursive de la Crypto.com Arena, a rapporté que la vedette de 38 ans réfléchissait à cette possibilité. Quelques minutes plus tôt, James s’est montré cryptique, en conférence de presse d’après-match, en répondant à une question sur la façon dont il entrevoyait la prochaine saison.
«Nous verrons ce qui se passera... Je ne sais pas. Je ne sais pas. J’ai beaucoup à penser pour être honnête. A titre personnel, pour ce qui est du basket-ball, j’ai beaucoup de choses à penser», a-t-il dit en conclusion d’une séquence qui n’avait jusque-là pas donné les signes avant-coureurs d’un tel questionnement.
15 points de retard à la pause
Les Nuggets, têtes de série No 1 à l’Ouest, ont été remarquables de solidité et de calme, même quand la tempête soufflait en première période bouclée avec quinze longueurs de retard, sans jamais avoir été devant au score.
Mais au retour du vestiaire, les hommes de Michael Malone, qui n’avaient cependant jamais donné l’impression de paniquer même dans le dur, comme sûrs de leur force collective, sont revenus bien plus conquérants, à l’image de Nikola Jokic, auteur de 13 de ses 30 points et qui a fini en triple-double (14 rbds, 13 passes) presque comme d’habitude.
Et les Lakers de prendre une grosse saucée (36-14) pour être à la traîne de cinq longueurs à l’entame des douze dernières minutes (94-89).
Une victoire d’équipe
Elle fut serrée au possible. Anthony Davis (21 pts, 14 rbds, 3 contres), trop effacé jusque-là, a enfin sorti ses muscles dessous, contrant Jokic avant de lui dunker dessus. Le Serbe venait de prendre sa cinquième faute, mais aucun Laker n’eut l’idée d’aller le chatouiller dessous, dans les deux dernières minutes, pour en profiter et c’est lui, à 73 secondes du terme, qui a mis le panier de la gagne en force.
Il n’a évidemment pas été le seul pour Denver à peser, puisque ses quatre coéquipiers titulaires ont inscrit entre 13 et 25 points, Jamal Murray étant le plus prolifique de ceux-ci. Et c’est ce qui a fait la différence, car James a été un leader exemplaire trop esseulé, limité à 9 points dans les deux derniers quarts-temps (10 rbds, 9 passes). Même Superman doit parfois poser genou à terre…
«Il a fait un match extraordinaire, nous n’avons pas pu l’arrêter en première période. Ensuite, nous avons trouvé un moyen de lui faire prendre des tirs plus difficiles. Mais il reste l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de ce sport», l’a salué Jokic.
«C’est un grand effort fourni par toute l’équipe. Nous n’abandonnons pas. Ils nous ont sauté dessus au début, ils étaient meilleurs, plus agressifs, ils marquaient facilement. Mais nous avons tourné la page et tout le monde s’est montré à la hauteur. C’était un travail collectif: il n’y a pas qu’un seul gars», a-t-il ajouté.
Un parfum de revanche
Pour la franchise du Colorado, cette qualification est une douce revanche prise sur celle de Californie, qui lui barra la route à ce stade trois fois, en 1985, 2009 et 2020. Elle avait avait une première fois échoué en 1978 face aux Seattle SuperSonics.
Ainsi, le défi était trop élevé pour les Lakers, dont la présence en finale de conférence était improbable cet hiver quand ils bégayaient leur basket et végétèrent un temps à la 13e place, au cœur d’une saison chaotique.
Des Nuggets pétris de talent
Renforcés par un mercato réussi en février, portés par LeBron James, toujours aussi assoiffé de gloire, et par Anthony Davis redevenu en bonne santé et dominant à l’intérieur, ils ont tout de même dû en passer par les barrages pour rallier les play-off, avant de jouer les ogres aux dépens des tendres Grizzlies et d’éliminer les Warriors champions en titre.
D’aucuns les voyaient favoris, forts de leur expérience, de leur soif de vaincre retrouvée et du poids de l’histoire aussi – 17 fois champions, record partagé avec les Celtics. Mais le fait est qu’ils ont atteint leur plafond de verre face à des Nuggets pétris de talent, mieux armés collectivement, sans point faible apparent et sûrs de leur force.
La peur n’a jamais circulé dans les veines des joueurs de Michael Malone. Ils devront rester glacials en finale pour placer Denver sur la carte de la NBA.