Football - Kevin Fickentscher: «C’est toute l’équipe qu’il faut pointer du doigt»

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FOOTBALLKevin Fickentscher: «C’est toute l’équipe qu’il faut pointer du doigt»

Après la déroute valaisanne à Bâle, le gardien du FC Sion ne cherche pas de faux-fuyants. Il parle de ce qui doit changer avant la réception d’YB samedi. Voilà qui suppose déjà un tout autre état d’esprit. «Pour le moment, il n’est pas là», regrette-t-il.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Après deux saisons disputées avec Lausanne, Kevin Fickentscher avait retrouvé la cage du FC Sion à l’été 2015. A 33 ans, le Vaudois compte déjà 133 matches sous le maillot valaisan.

Après deux saisons disputées avec Lausanne, Kevin Fickentscher avait retrouvé la cage du FC Sion à l’été 2015. A 33 ans, le Vaudois compte déjà 133 matches sous le maillot valaisan.

Marc Schumacher/freshfocus

Humilié 6-1 dimanche à Bâle, Sion y a reçu une monumentale claque, une claque qui a fait très mal à Kevin Fickentscher aussi. Sans les parades répétées de son gardien en deuxième période, le club valaisan aurait aisément battu un triste record: celui de sa plus large défaite dans l’élite, remontant au 23 août 1978. Ce jour-là, pour le compte de la 3e journée du championnat de LNA, le FC Sion s’était incliné 8-0 contre Xamax sur la pelouse de l’ancienne Maladière. Sur le banc neuchâtelois, le portier remplaçant s’appelait alors Christian Constantin…

Quatre jours après le naufrage du FC Sion au bord du Rhin, Fickentscher a évoqué ce jeudi à Riddes cette déroute et surtout les moyens d’y remédier au moment d’accueillir Young Boys samedi à Tourbillon. Avec la franchise qui le caractérise, le portier n’a occulté aucun sujet.

«Il ne faut pas se cacher derrière des excuses. A Bâle, on est devenu spectateurs de notre propre match»

Kevin, comment Sion a-t-il pu perdre 6-1 à Bâle?

On avait envie de bien faire mais le score parle de lui-même… On peut toujours trouver des explications. Mais il ne faut pas se cacher derrière des excuses. A Bâle, on est devenu spectateurs de notre propre match. On a trop vite pris un premier coup sur la tête, puis un deuxième, etc. On n’a pas su réagir. En très peu de temps, notre plan de jeu a disparu, et tout s’est envolé. Que cela nous serve de leçon… Aux joueurs de prendre leurs responsabilités, à chacun d’entre nous de balayer devant sa porte en faisant sa propre auto-critique.

Ce manque d’implication… On a quand même le sentiment que l’histoire se répète, non?

Ce n’est pas un joueur ou un secteur de jeu qu’il faut mettre en avant ou critiquer, c’est toute l’équipe qu’il faut pointer du doigt. On est tous conscient d’être passé à côté. L’envie de récupérer le ballon était absente. On offre trop de cadeaux. Sur les six buts que Bâle nous a mis, il n’y en a qu’un seul où ses joueurs ont super bien joué le coup du début à la fin.

«Les choses sont dîtes mais on ne les fait pas à 100% (…) Cela dit, cela reste du foot, ce n’est pas de la Playstation!»

Kevin Fickentscher, gardien du FC Sion

Faut-il alors incriminer un problème de concentration? Alors qu’un plan de jeu existe, pourquoi l’équipe s’en éloigne-t-il autant?

Les choses sont dîtes mais on ne les fait pas à 100%. En théorie, tout est pourtant clair et défini, chacun connait son rôle. Cela dit, cela reste du foot, ce n’est pas de la Playstation!

Au Parc Saint-Jacques, Kevin Fickentscher a encaissé six buts, dont le 3-0 signé Cömert (au centre, à côté de Kasami) alors que Ruiz et Cavaré sont aux abonnés absents.

Au Parc Saint-Jacques, Kevin Fickentscher a encaissé six buts, dont le 3-0 signé Cömert (au centre, à côté de Kasami) alors que Ruiz et Cavaré sont aux abonnés absents.

Marc Schumacher/freshfocus

A la mi-avril, après une lourde défaite subie à Vaduz (3-0), vous aviez eu des propos définitifs en estimant que «cette équipe était morte», ce qui avait eu pour conséquence de ressusciter le FC Sion. Cette fois, vous diriez-quoi?

Le contexte n’est pas le même. A l’époque, mes propos avaient provoqué une franche discussion. Cette fois aussi, on s’est parlé. Aujourd’hui, si on ne veut pas se retrouver très vite en grandes difficultés, il faut réagir tout de suite. Cela passe par une autre attitude sur le terrain.

«A Bâle aussi, on a senti un manque de caractère. Cela ne veut pas dire que l’on a triché»

Kevin Fickentscher, gardien du FC Sion

Quand on parle du FC Sion, on aime bien se retrancher derrière le fameux état d’esprit ou caractère valaisan... Mais où est-il?

Pour l’instant, il n’est pas là. Dans le derby contre Servette, je n’avais déjà pas senti que l’on disputait un véritable derby. A Bâle aussi, on a senti un manque de caractère. Cela ne veut pas dire que l’on a triché. Cette grinta qui doit nous habiter n’est pas encore présente. On doit la retrouver.

«Désormais, il importe d’aller de l’avant sans mettre des œillères. Cela nécessite d’enfiler le bleu de travail»

Kevin Fickentscher, gardien du FC Sion

En tant que leader de l’équipe, quel est votre message?

Tout le monde sait et a vu que l’on n’était pas à la hauteur. Désormais, il importe d’aller de l’avant sans mettre des œillères. Cela nécessite d’enfiler le bleu de travail et de montrer un peu de caractère sur le terrain.

Young Boys samedi… Pour le FC Sion, est-ce vraiment l’adversaire idéal pour se relancer comme d’aucuns le prétendent?

Idéal, idéal…? Personne ne nous fera de cadeau. On n’aura rien à perdre, c’est sûr. Ce qu’il importe, c’est de jouer la tête libérée, histoire de montrer un autre visage. Au final, on doit faire des points contre tout le monde.

Un mot peut-être sur l’absence, ou plutôt le boycott à Tourbillon, des fans du Gradin Nord depuis le coup d’envoi de la saison…

C’est une situation qui m’attriste car leur présence me manque. On connaît l’importance des supporters. Avant, ils ne pouvaient pas venir à cause du Covid; maintenant qu’ils pourraient venir, ils ont choisir de s’abstenir. J’aimais savoir leur présence derrière moi, ils nous manquent. Il leur arrivait de parvenir à porter l’équipe, on est plus fort tous ensemble.




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