DéclarationLa Russie déplore la «dérive» de la Suisse vers l’Otan
Réagissant à la reprise du 11e paquet de sanctions de l’UE, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, ne se fait plus d’illusions sur la neutralité suisse.
Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie.
DRLors de sa séance du 16 août dernier, le Conseil fédéral a arrêté de nouvelles mesures à l’encontre de la Russie, reprenant celles de l’Union européenne dans le cadre d’un 11e paquet de sanctions. Celles-ci comprennent entre autres: «Une extension de l’interdiction d’exporter des biens à double usage et des biens susceptibles de contribuer au renforcement militaire et technologique de la Russie à 87 nouvelles entreprises, parmi lesquelles figurent des entreprises de pays tiers ayant livré ce type de biens à la Russie».
Par le biais de sa porte-parole du Ministère des affaires étrangères, Maria Zakharova, la Russie a réagi mardi 22 août à cet alignement de la Suisse sur la politique de sanctions de l’UE, par des propos que l’on trouve sur le site du Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie:
La Suisse «dérive de plus en plus clairement vers l’Otan»
«L’adhésion de la Suisse au onzième volet de sanctions antirusses illégitimes de l’UE n’a fait que confirmer un fait évident - que ce pays a renoncé aux principes de neutralité, tranche Maria Zakharova. Les autorités suisses peuvent se convaincre et persuader les autres du contraire comme bon leur semble, mais les mesures pratiques montrent clairement que Berne est pleinement impliqué dans la «guerre des sanctions» de l’Occident collectif contre la Russie, soutient ouvertement le régime criminel de Kiev et dérive de plus en plus clairement vers l’Otan».
La Suisse a perdu son statut
Maria Zakharova poursuit: «Nous regrettons sincèrement que les autorités de la Confédération aient choisi cette voie, privant le pays d’un avantage efficace en matière de politique étrangère, qui garantissait jusqu’à récemment à la Suisse son identité et le statut de plateforme respectée de diplomatie internationale. D’autant plus que nous avons déjà fait face aux restrictions à l’entrée de diplomates russes en Suisse pour divers événements multilatéraux».
En février dernier, la Russie avait déjà réagi dans le même sens lorsque la Berne fédérale proposait de jouer les bons offices dans le conflit ukrainien. Maria Zakharova avait déclaré sur Russia Today que la Suisse n’était plus un État neutre et «ne pouvait plus jouer un rôle de médiatrice dans la guerre en Ukraine»