Tunnel du Mont-Blanc fermé plus de 3 mois à deux reprises

Publié

TransportsTunnel du Mont-Blanc fermé plus de 3 mois à deux reprises

En raison de lourds travaux de rénovation, il ne sera pas possible de circuler dans cet important axe routier reliant la France et l’Italie pendant quinze semaines consécutives cet automne et autant en 2024.

L’entrée du tunnel du Mont-Blanc à Chamonix, en France.

L’entrée du tunnel du Mont-Blanc à Chamonix, en France.

AFP

Le tunnel du Mont-Blanc, axe routier majeur entre la France et l’Italie, sera fermé plus de trois mois consécutifs, du 4 septembre au 18 décembre 2023, puis autant en 2024, pour de lourds travaux de rénovation qui se poursuivront les années suivantes. Construit il y a 60 ans, emprunté quotidiennement par des milliers de véhicules, l’ouvrage bidirectionnel de 11,6 km de long se trouve à un stade où des réparations ponctuelles ne suffisent plus: «On a fait le choix de faire des travaux plus importants, plus conséquents pour redonner une seconde vie à ce tunnel», expose Grégory Schwarshaupt, directeur adjoint de la société ATMB. Il y va de sa «pérennité sur le long terme», a-t-il dit à l’AFP.

Les deux premières phases de chantiers, qualifiées d'«expérimentales», doivent permettre la réfection de la voûte sur quatre tronçons faisant au total 1200 mètres, soit environ 10% de la longueur totale, et de mettre au point un calendrier le plus efficace possible pour les 90% restants, qui devront également être rénovés au cours des années suivantes.

Les longues périodes de fermeture constitueront une «première» pour le tunnel depuis sa réouverture en 2002 après l’incendie qui l’avait ravagé le 24 mars 1999, coûtant la vie à 39 personnes. Les exploitants, qui mènent parallèlement des travaux de rénovation d’une partie de la dalle, avaient jusqu’ici toujours réussi à s’en tenir à des fermetures nocturnes, hormis une période de trois semaines à l’automne 2022. Selon M. Schwarshaupt, les données recueillies pendant ces trois semaines de fermeture ont vu un report «à 90%» du trafic poids lourd vers le Fréjus. Côté véhicules légers, 30% se sont reportés vers le Fréjus, 40% vers le tunnel du Grand-Saint-Bernard et 20 à 25% avaient «disparu».

Fortes inquiétudes

Le tunnel voit passer toute l’année environ 1700 camions poids lourds par jour, tandis que le trafic de véhicules légers est de 3600 voitures par jour en moyenne, avec des pics de plus de 6000 au mois d’août. La période automnale correspond au point bas du trafic touristique.

Fin 2022, des informations de la presse italienne sur les scénarios potentiels de fermeture avaient provoqué de fortes inquiétudes dans les milieux patronaux italiens, certains craignant qu’elles ne «mettent à genoux» l’économie du pays. Quelque 92% des marchandises circulant entre la France et l’Italie passent par la route, selon l’Agence alpine des Territoires. Soit trois millions de poids lourds et 43 millions de tonnes (Mt) sur les routes des Alpes.

En France, des élus se sont inquiétés d’un risque de pollution accrue dans la vallée de la Maurienne, où le trafic pourrait se reporter via le tunnel du Fréjus, autre axe franco-italien important. Encaissée et peu ventilée, la vallée de l’Arve, qui mène au tunnel du Mont-Blanc, connaît régulièrement des épisodes de pollution atmosphérique, liée entre autres au trafic routier et à ses émissions de dioxyde d’azote.

(AFP)

Ton opinion

1 commentaire