Les Feux de l’amour: 50 ans de liaisons dangereuses

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Interview«Les Feux de l’amour»: 50 ans de liaisons dangereuses

Le célèbre feuilleton a célébré son demi-siècle au Festival de Télévision de Monte-Carlo. Rencontre avec les actrices Melody Thomas Scott et Amelia Heinle.

Laurent Flückiger Monte-Carlo
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Laurent Flückiger Monte-Carlo

Le feuilleton est sans doute moins populaire en Suisse romande que «Top Models», c’est pourtant «Les feux de l’amour» qui célèbrent leurs 50 ans cette année – les 13 premières saisons n’ont jamais été diffusées sur les chaînes francophones. Un demi-siècle que les familles se déchirent à Genoa City, que les mariages et les divorces s’empilent et que les téléspectateurs écarquillent les yeux devant ce spectacle quotidien, à voir sur RTS Un à 11 h 05.

Le week-end dernier, une partie de l’équipe des «Feux de l’amour» était présente au Festival de télévision de Monte-Carlo pour célébrer cet anniversaire. Nous y avons rencontré Melody Thomas Scott, qui joue l’illustre matriarche Nikki Newman depuis 1979, et Amelia Heinle, sa fille Victoria Newman depuis 2005.

«Les feux de l’amour» ont 50 ans! Qu’est-ce qui en fait un feuilleton si unique?

Melody Thomas Scott: Je crois que, dès le début en 1973, Bill Bell, notre créateur et scénariste en chef, avait une vision très spécifique de l’aspect qu’il voulait donner à sa création en ce qui concerne les décors, l’éclairage, l’image et même la garde-robe, des personnages exubérants. Il y a aussi les belles fleurs au premier plan, les lustres. Au fond, des décors très opulents. Il a délibérément opposé une famille riche à une famille pauvre et a fait ressortir le conflit qui, de toute évidence, se produirait entre n’importe qui dans cette situation.

Vous souvenez-vous de la scène qui vous a fait la plus forte impression?

Amelia Heinle: On fait tellement d’épisodes, on a tellement de dialogues et d’histoires. Et comme je me sens très liée à Melody et à Eric, parfois j’oublie tout, je vis juste le moment. Et je me mets à pleurer. C’est censé être de la comédie mais en fait c’est la réalité.

M. T. S.: Absolument. Cela m’arrive aussi. En répétition, on lit juste nos dialogues et il n’y a aucune intention de pleurer. Et parfois, quand la lumière rouge sur la caméra est allumée et qu’on tourne notre scène, le simple fait que de regarder dans les yeux nos partenaires nous font tirer les larmes. C’est la part la plus satisfaisante de notre métier. Pour presque tous les comédiens, je pense. Je sais que ça semble fou et que peu de gens le comprennent.

A. H.: Et quand la scène est terminée, on est toujours en train de pleurer! (Rires.)

«Les Feux de l’amour», c’est cinquante ans d’amour, de trahisons, de révélations. Melody, quelle est la chose la plus folle qui soit arrivée à Nikki, votre personnage?

M. T. S.: Le premier mois où je suis arrivée dans «Les Feux de l’amour», j’ai tué mon père. Je l’ai frappé à la tête avec une lampe parce qu’il avait essayé de me violer. Et Nikki, mon personnage, a continué: elle a épousé l’un de ses douze ou treize premiers maris, puis a fini dans une secte. Après avoir été sauvée, elle est devenue strip-teaseuse. C’est là qu’elle a rencontré Victor Newman.

«Nikki a été alcoolique. C’était une période très amusante à jouer, je dois l’admettre. Je voudrais qu’elle revienne juste pour le plaisir de tourner ces scènes.»

Melody Thomson Scott

Et ça a en quelque sorte changé le cours de sa vie.

M. T. S.: Oh, cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas fait beaucoup d’autres choses folles après. Elle s’est mariée à Victor, a divorcé de Victor, s’est mariée à Victor, s’est mariée à Jack et a divorcé… Elle a aussi été alcoolique. C’était une période très amusante à jouer, je dois l’admettre. Je voudrais qu’elle revienne juste pour le plaisir de tourner ces scènes. Il y a aussi eu les enfants, qui sont apparus parce que, dans la vraie vie, j’étais enceinte et Bill Bell m’a dit que nous allions les inclure dans le récit. Vous voyez, je ne sais donc pas ce qui est le plus fou dans tout ça.

Nikki et Viktor sont le supercouple des «Feux de l’amour». Amelia, avez-vous déjà imaginé ce qui se passerait si ces deux personnages devaient disparaître?

A. H.: Je le dis tout le temps à Eric (Braeden). Et je ne l’ai jamais dit à toi, Melody. Je ne pense pas que la série puisse continuer sans ces deux-là. Honnêtement.

M. T. S.: De nombreux acteurs ne seraient pas d’accord avec toi!

A. H.: J’en suis sûre aussi. Je peux me tromper. Mais ils sont tellement importants pour la série. Il y a d’autres personnages auxquels je pourrais penser, mais tout est tellement orienté autour de cette famille en ce moment.

M. T. S.: Je pense que ce que tu veux dire, c’est que, lorsque Eric et moi ne serons plus là, pour quelque raison que ce soit, toi et la personne avec qui tu seras mariée serez le nouveau supercouple.

A. H.: Je n’en sais rien. J’ai du mal à trouver ma moitié. J’ai besoin d’un Victor. Je suis désolée, maman!

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