Assurance maladieL’UDC et la gauche veulent baisser le revenu des dirigeants
Les opposés du Conseil national se sont entendus mercredi pour limiter la rémunération des membres de la direction et des conseils d’administration dans l’assurance de base. Contre l’avis du Conseil fédéral.
«C’est une motion populiste». C’est en ces termes que le conseiller national Adri Silberschmidt (PLR/ZH) a qualifié la proposition de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) de plafonner les rémunérations de directeurs et des membres des conseils d’administration des caisses pratiquant l’assurance-maladie de base. Les directeurs ne devraient pas gagner plus de 250 000 francs et les membres des conseils pas plus de 50 000 francs.
L’UDC et la gauche main dans la main
Céline Amaudruz (UDC/GE) a rappelé la genèse de ce projet. C’est d’abord le socialiste Baptiste Hurni (PS/NE) qui a proposé, dans une motion, de plafonner ces rémunérations. La CSSS a repris l’idée pour en faire une autre motion avec une proposition de Thomas Aeschi (UDC/ZG), qui a été acceptée ce mercredi par 113 voix contre 74, soit l’UDC et la gauche contre le PLR et le Centre. Une alliance de circonstance à quelques jours des annonces d’augmentation de primes pour 2023.
«Un geste symbolique»
Adri Silberschmidt a défendu la position de la minorité, arguant d’abord que le rapport entre ces rémunérations et la hausse des primes maladie était inexistant: «Même si ces gens travaillaient gratuitement, cela n’aurait aucun effet sur les primes». Pour lui, cette motion n’est qu’un «geste symbolique». Ensuite, il s’est étonné que ses collègues de l’UDC puissent défendre une mesure aussi peu libérale: «Les caisses ont aussi le secteur des complémentaires qui est un marché libre. Le législateur n’a pas à intervenir dans le privé pour y fixer des salaires».
Alain Berset, au nom du Conseil fédéral, a défendu la même approche: «Les caisses n’appartiennent pas à l’État, elles ont un statut de droit privé. Fixer les rémunérations serait une première et une atteinte à la liberté d’entreprise».
Le sort de cette motion dépend dorénavant du Conseil des États, où ses chances sont minimes.