Pourquoi il faut encore aider les cafés et les restos

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CommentairePourquoi il faut encore aider les cafés et les restos

Face aux difficultés financières des établissements publics, certains évoquent aujourd’hui une forme de sélection naturelle. Mais la solidarité envers cette branche ne devrait pas faiblir par lassitude.

Eric Felley
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Depuis bientôt deux ans, le monde des cafés, bars et restaurants vit une situation précaire. Ça n’est pas le moment de les laisser tomber.

Depuis bientôt deux ans, le monde des cafés, bars et restaurants vit une situation précaire. Ça n’est pas le moment de les laisser tomber.

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Pour beaucoup d’établissements publics – cafés, bars ou restaurants - les derniers mois de l’année dernière ont été un pensum de plus, dans cette longue histoire de la pandémie. Plusieurs facteurs expliquent la désaffectation de ces lieux publics. Le premier est sans doute la hauteur de cette 5e vague commencée au début novembre et qui a fortement désécurisé la population. L’introduction du certificat au 20 décembre a porté un nouveau coup de frein à la clientèle, sans parler d’Omicron qui sème la peur de la contagion.

Selon un sondage réalisé par GastroSuisse auprès de 1900 de ses membres, quelque 70% des établissements de l’hôtellerie-restauration sont actuellement déficitaires en Suisse. Certes, on objectera que les 30% restants s’en sortent. À Berne, une certaine fatalité s’est installée avec l’idée que les plus solides vont survivre. Les autres disparaîtront. La pandémie aurait provoqué des ajustements à la baisse et une densité moindre d’établissements publics serait destinée à durer.

Laisser tomber aujourd’hui ceux qu’on a aidés hier?

Cet argument de la sélection naturelle est cependant injuste pour une branche qui a été en première ligne des mesures depuis mars 2020. Beaucoup plus que d’autres secteurs commerciaux, elle paie le prix de l’affaiblissement de la vie sociale causé par les restrictions successives. Pourquoi laisser tomber aujourd’hui ceux qu’on a aidés hier? La solidarité ne devrait pas faiblir par lassitude.

Lors de sa session de décembre, le Parlement a soutenu la prolongation des aides pour les indépendants, pour les cas de rigueur et les réductions d’horaires de travail jusqu’à fin 2022. Il s’agit maintenant de passer de la parole aux actes. Certains ont encore besoin d’un coup de pouce pour passer le cap. L’économie suisse se porte assez bien pour venir en aide à ces petites entreprises, ces petits patrons, qui aimeraient être toujours là quand le beau temps reviendra.

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