Commerce de détailLes coopératives Migros enregistrent de très mauvais chiffres
Seules deux coopératives sur 10 se portent bien. Les autres sont soit déjà dans le rouge, soit en passe de l’être. Ce sont les supermarchés surtout qui se portent mal.
Que se passe-t-il à la Migros? On apprenait lundi la démission du numéro un du géant orange, Fabrice Zumbrunnen, qui va quitter l’entreprise au printemps prochain. Et ce dimanche, la presse révèle que la plupart de ses 10 coopératives enregistrent des chiffres inquiétants. Au siège de Zurich, on craint désormais de devoir présenter lors du bilan annuel au printemps prochain des chiffres négatifs pour 2022.
Ainsi, au moins trois coopératives – Zurich, Tessin et Valais – sont dans le rouge, révèle la «SonntagsZeitung». Bâle et Vaud frôlent de peu le déficit elles aussi, tandis que celles de Genève et Neuchâtel/Fribourg sont tout juste encore dans le noir. Seules celles de Suisse orientale et de Lucerne enregistrent encore clairement des bons chiffres.
Baisse de 40% du bénéfice
«Le tableau d’ensemble est dévastateur», souligne le journal. Le bénéfice d’exploitation des coopératives a chuté de 40% cette année. En tenant compte d’effets spéciaux, ce chiffre pourrait même être de 60%.
Selon le journal, c’est le cœur de métier du géant orange, soit les supermarchés qui sont les plus touchés. Ils ne rapportent presque plus rien. Migros ne parviendrait à se maintenir à flot que grâce à ses activités annexes, comme le voyagiste Hotelplan qui a réalisé un gros bénéfice, sa banque, ou encore les stations-services Migrol.
Et 2023 s’annonce sombre également. Si avec les fêtes de fin d’année, Migros pourrait voir la situation s’améliorer un peu, l’année prochaine risque d’être encore difficile. Notamment en raison de l’inflation, des prix de l’énergie, de la hausse des salaires ou encore du prix d’achat élevé des emballages, souligne le Tagi.
Les habitudes des clients ont changé
Différents facteurs expliqueraient les mauvais résultats des supermarchés. Notamment le fait que les gens ne font plus comme avant de gros achats hebdomadaires et préfèrent faire de petites courses plusieurs fois par semaine. La lourdeur de la structure de Migros serait aussi en cause. Fabrice Zumbrunnen aurait d’ailleurs voulu, en vain, que les coopératives collaborent davantage dans le domaine de la logistique, afin de retrouver un peu de compétitité et de rentabilité.
Le géant orange serait aussi particulièrement nerveux en raison d’une comparaison du magazine K-Tipp qui montre que les prix d’une trentaine de produits testés sont désormais les plus chers à la Migros, loin derrière ses concurrents directs.