TennisAndy Murray: «J’ai perdu tout respect pour lui»
Vaincu après 4h49 d’un thriller haletant au 1e tour de l’US Open, Andy Murray a fustigé les nombreuses pauses de son bourreau Stefanos Tsitsipas.
- par
- Jérémy Santallo
Il fallait voir sa mine déconfite après son élimination au 3e tour de Wimbledon, début juillet. Andy Murray a beau revenir de deux opérations et jouer désormais avec une hanche en métal, il n’en reste pas moins un compétiteur absolu. Avoir fait vibrer le public du Centre court pendant trois matches n’avait clairement pas suffi à son bonheur au début de l’été et nul doute que le triple lauréat en Grand Chelem mettra du temps à digérer sa sortie de route d’entrée à l’US Open.
Opposé lundi après-midi, heure de New York, au No 3 mondial Stefanos Tsitsipas dans ce qui n’était ni plus ni moins que le match pop-corn de la journée sur le papier, l’Écossais de 34 ans s’est incliné après un combat acharné mais va néanmoins quitter Flushing Meadows avec deux certitudes: celles qu’il est dans le vrai pour lutter avec les meilleurs joueurs actuels du monde et que tous les efforts qu’il a fournis pour revenir au plus haut niveau valent bien le coup.
Qu’est-ce qu’il lui a manqué? Peut-être un peu de fraîcheur physique mais aussi de la chance. Brillant lors de la première manche – quel niveau de tennis hallucinant! – , le Britannique n’a pas réussi à remporter ce tie-break du 2e set qui aurait peut-être tout changé. Murray s’est notamment procuré deux balles de set qu’il a manquées après une glissade qui lui a fait perdre confiance en ses appuis. «J’ai besoin de chaussures mais je n’ai pas d’autre paire», pouvait-on l’entendre pester.
Mené 2 sets à 1, Tsitsipas s’est alors absenté une première fois pour gérer au mieux un problème de voûte plantaire. Avant de hacher plusieurs fois la suite de la partie, qu’il a fini par gagner 2-6 7-6 (9/7) 3-6 6-3 6-4 devant un Murray à bout de souffle et qui a expédié la poignée de main. «J’ai beaucoup de considération pour lui. C’est un joueur brillant, génial pour le sport. Mais je n’ai pas le temps pour ce genre de comportement. J’ai perdu tout respect pour lui», a-t-il lâché.
Avant de poursuivre. «Il a abusé de toutes ces règles qui permettent de casser le rythme du match. Ce n’est pas un hasard s’il a pris toutes ces pauses quand j’allais servir ou quand je le mettais en difficulté, comme sur son service à 0-30, quand je menais 2 sets à 1… Il sait très bien ce qu’il a fait.» Des mots qui ont poussé le Grec sur la défensive en conférence de presse. «S’il a quelque chose à me dire, nous devrions en parler tous les deux. Je ne pense pas avoir enfreint de règles».
Osaka n’a pas tremblé
Chez les dames, la tenante du titre Naomi Osaka, arrivée à New York sans grandes certitudes après des mois difficiles résultant de l’épisode de son refus de parler aux médias à Roland-Garros, ce qui a mis en lumière ses problèmes d’anxiété, a réussi ses débuts en s’imposant 6-4 6-1 face à la Tchèque Marie Bouzkova. «C’est un peu fou de jouer à nouveau devant tout le monde. Je me sentais assez seule, donc je suis assez contente de voir des enfants dans le public et des adultes aussi. L’énergie qui en émane est inégalée. Je me sens vraiment à l’aise ici. Je suis juste contente d’avoir gagné», a-t-elle déclaré. AFP