TechnologieDéjà 10 millions d’utilisateurs sur Threads, le nouveau réseau de Meta
Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram, a lancé ce mercredi un nouveau réseau social, baptisé Threads. Cette plateforme de microblogging s’annonce comme une menace pour Twitter.
Meta a lancé mercredi son nouveau réseau social, baptisé Threads, plateforme de «microblogging» aux caractéristiques proches de celles de Twitter, une menace pour le groupe d’Elon Musk, déjà fragilisé.
«Allons-y. Bienvenue sur Threads», a écrit le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, sur son compte Threads, un message qui a recueilli plusieurs milliers de «likes» en quelques minutes, signe du démarrage en trombe de ce nouveau venu des réseaux sociaux. S’il était acquis que le site ne serait pas accessible en Union européenne, Meta n’a pas communiqué davantage sur sa disponibilité ailleurs qu’aux États-Unis. «L’app de conversations écrites d’Instagram.» Voilà la description de Threads (fils en anglais) sur l’Apple Store.
Mark Zuckerberg a annoncé par la suite que Threads avait enregistré dix millions d’inscriptions, sept heures après sa mise en ligne. En 4 heures, Threads avait déjà atteint la barre des cinq millions.
Proche de Twitter
Dans les faits, la présentation de cette nouvelle application apparaît proche de celle de Twitter, avec un fil général, sur lequel figurent déjà de nombreux comptes d’acteurs institutionnels, notamment Netflix ou celui du site d’information spécialisé The Hollywood Reporter. La mise en ligne de Threads intervient quatre mois seulement après que les premiers échos du projet ont filtré, et quelques jours seulement après une nouvelle péripétie chez Twitter, dont le réseau social ressort affaibli.
Samedi, l’actionnaire principal Elon Musk a annoncé la mise en place, officiellement à titre provisoire, d’une limite au nombre de messages consultables par compte et par jour, qui a pris à rebrousse-poil usagers, annonceurs et développeurs. Une décision qui intervient après plusieurs autres mal accueillies depuis la prise de contrôle du milliardaire, notamment la transformation en service payant de la vérification d’un compte ou le licenciement de la quasi-totalité des équipes de modération des contenus.
Lundi, Twitter a aussi révélé que le tableau de bord TweetDeck, très populaire chez les utilisateurs actifs, ne serait bientôt plus accessible qu’aux comptes vérifiés, donc payants.
Rampe de lancement
L’impact immédiat de ce lancement pourrait néanmoins être limité par le fait que Meta a choisi d’attendre avant de proposer Threads aux résidents de l’Union européenne. Le géant veut se donner le temps de clarifier les conséquences pour la société et ses produits du nouveau règlement des marchés numériques (DMA), entré en vigueur début mai, selon une source proche du dossier. Le DMA vise à imposer des règles spécifiques aux entreprises incontournables d’Internet, notamment Meta, pour éviter des pratiques anticoncurrentielles.
Meta ne fait pas mystère des synergies sur lesquelles il entend s’appuyer pour faire croître rapidement son nouveau-né, le présentant d’entrée comme une émanation d’Instagram. Ce dernier «est le produit de la famille Meta qui a le plus de succès», rappelle Pinar Yildirim, professeure de marketing à l’école Wharton de l’Université de Pennsylvanie. «Ils ne pouvaient pas associer ce nouveau produit à Facebook, parce que ce nom ne fait plus rêver personne.»
Des célébrités déjà convaincues par Threads
«L’équation est simple: si un utilisateur d’Instagram avec un nombre important d’abonnés, comme (Kim) Kardashian ou (Justin) Bieber ou (Lionel) Messi se met à poster sur Threads régulièrement, cette nouvelle plateforme pourrait se développer rapidement et je pense que les budgets publicitaires suivraient dans un délai resserré», a écrit l’analyste Brian Wieser sur Substack.
Quelques célébrités semblaient avoir déjà des comptes sur Threads à son lancement, parmi lesquelles la chanteuse Shakira, la mannequin Karlie Kloss ou l’acteur Jack Black.
Cette perspective est potentiellement d’autant plus inquiétante pour Twitter que le groupe de San Francisco a vu fondre son chiffre d’affaires publicitaire, depuis l’arrivée d’Elon Musk à sa tête. Un exode que n’est pas encore parvenu à enrayer la nouvelle directrice générale, Linda Yaccarino, arrivée il y a un mois chez Twitter mais très silencieuse jusqu’ici.