Ski alpinDe la fatigue, du vomi et de la rivalité à l’aube du super-G
Troisième jour, troisième course sur le Haut-Plateau. Le super-G dominical peut permettre à Lara Gut-Behrami d’encore amasser des points au général. Forces en présence.
- par
- Rebecca Garcia - Crans-Montana
Une première place vendredi lors de la descente raccourcie, puis un troisième rang samedi lors de la seconde course. Lara Gut-Behrami est décidément la skieuse en forme du moment. Et ce, même si elle avait bien mal démarré sa journée. «J’ai vomi avant de partir, à cause de la fatigue», a dévoilé la Tessinoise dans l’aire d’arrivée.
Elle ne s’en cache pas, ses journées sont particulièrement éprouvantes. Loin de se plaindre, elle semble plutôt vouloir appeler à une prise de conscience qu’à de la compassion. Tout ce qu’elle veut, c’est skier du mieux possible. «Je suis encore plus contente d’avoir réussi à gérer mon énergie sur la piste, d’avoir produit du bon ski et d’être à nouveau sur le podium.»
La régularité de la skieuse de Comano impressionne; elle la doit à une équipe qui l’accompagne de la meilleure des manières et des briques posées tôt dans sa carrière. «J’ai réussi à construire pas à pas les bonnes choses, a-t-elle glissé. C’est simplement en se focalisant sur le ski qu’on arrive à faire des choses pareilles.»
En super-G, elle risque surtout de se voir dépasser par Federica Brignone, qui l’a devancée samedi. Outre l’Italienne, Conny Hütter est aussi en lice au classement de cette discipline. L’Autrichienne pense que la Tessinoise va s’imposer devant Mikaela Shiffrin au général. «Elle est la reine, et peut gagner dans les 3 disciplines. Elle va se faire des points ce week-end», a-t-elle commenté vendredi. En super-G aussi, là où elles se disputent le petit globe? «C’est une autre histoire», rigole l’Autrichienne.
Crans-Montana parvient à lancer ses courses
Ce qui permet un peu plus de mesurer la technique et l’expérience de Lara Gut-Behrami, c’est de réaliser qu’elle réussit ces performances dans toutes les conditions. Sous la neige de Mont-Tremblant, sur la neige du début de saison de Sölden mais aussi sur celle plus molle de Crans-Montana.
Croisé entre le centre de presse et l’aire d’arrivée, Marius Robyr nous a rappelé que «c’était un miracle» qu’il y ait des épreuves aujourd’hui. Il a fallu tout le savoir-faire de l’organisation pour soigner une piste baignée de soleil.
Ce qui lui donne raison, c’est que le Mont-Lachaux n’a pas provoqué son lot de blessures. Contrairement aux dernières épreuves de vitesse à Cortina d’Ampezzo, les skieuses ont estimé que les conditions étaient difficiles, même un peu étranges avec cette ligne d’arrivée remontée lors de la descente de vendredi. Dangereuses? Pas du tout.
D’ailleurs, il y a eu une course. Et il y aurait encore plus eu course si Marta Bassino n’avait pas totalement écrasé la concurrence samedi, en reléguant Federica Brignone (+0’’54) et Lara Gut-Behrami (+1’’11) à la deuxième et troisième place.