Suisse: Les Verts exigent l’imposition des «profiteurs» de guerres et autres catastrophes

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SuisseLes Verts exigent l’imposition des «profiteurs» de guerres et autres catastrophes

Il faut un impôt spécial sur les bénéfices exceptionnels des entreprises qui tirent profit d’événements exceptionnels tels la pandémie de Covid-19 ou le conflit en Ukraine. Une exigence des Verts, soutenus par les Verts libéraux.

Le président des Verts suisse, Balthasar Glättli a lancé une initiative parlementaire.

Le président des Verts suisse, Balthasar Glättli a lancé une initiative parlementaire.

20min/Matthias Spicher

Dans une initiative parlementaire, le président des Verts suisse, Balthasar Glättli (ZH) demande que les entreprises qui tirent profit d’événements exceptionnels s’acquittent d’un impôt ad hoc, déjà introduit dans divers pays (lire encadré). Comme le rappelle la «SonntagsZeitung» du jour, sous le nom de «Windfall Tax» ou impôt sur les bénéfices aléatoires, la Commission européenne a en effet déjà lancé une telle imposition qui s’applique non seulement aux «profiteurs de guerre», mais aussi à chaque fois qu’un groupe réalise de bénéfices exorbitants en raison d’un événement fortuit, extraordinaire – par exemple grâce à la pandémie de Covid-19 ou à la guerre en Ukraine.

Concrètement, s’il est prouvé qu’une entreprise réalise beaucoup plus de bénéfices après un tel événement que l’année précédente, elle devra s’acquitter d’un impôt spécial sur la différence. Une pratique déjà en vigueur ailleurs en Europe (lire encadré).

Pharmas et entreprises d’armement visées aussi

Balthasar Glättli veut taxer également les entreprises de matières premières en général, telle l’anglo-suisse Glencore et les fabricants d’armement. «On peut supposer qu’elles profitent largement de la guerre, comme BP en Grande-Bretagne», estime-t-il. Mais il est clair qu’à l’avenir, l’impôt devrait également être prélevé sur les groupes pharmaceutiques, si ceux-ci peuvent engranger d’énormes bénéfices en raison d’une pandémie par exemple.»

Le président des Verts suisses souhaite utiliser les recettes fiscales supplémentaires ainsi obtenues pour la reconstruction de l’Ukraine et pour aider les pays pauvres qui souffrent de la hausse exorbitante des prix des denrées alimentaires. Sur ce point, la proposition de Glättli se distingue des projets d’autres pays, telle la Grande-Bretagne. Là, les rentrées fiscales supplémentaires doivent revenir à la population locale, frappée par les prix actuellement élevés de l’énergie.

Soutien des Verts libéraux

Du côté bourgeois, nombreux sont ceux qui s’y opposent, selon la «SonntagsZeitung». Mais les Verts libéraux sont intéressés par la proposition, note le journal dominical qui cite le conseiller national Beat Flach: «Si les autres pays d’Europe introduisent cette mesure, nous devrions également l’examiner.» Avec le PVL, la gauche unie au Parlement serait ainsi proche d’une majorité, note la «SonntagsZeitung».

Taxer les profiteurs de catastrophes: pas une utopie de gauche

(ewe)

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