PandémieDès mi-2022, les entreprises n’auront plus d’aides ciblées
Jeudi, Bruxelles a annoncé que l’Union européenne allait revenir à un régime ordinaire, concernant les entreprises touchées par la pandémie. Les cordons de la bourse se referment donc.
![Depuis mars 2020, l’Union européenne avait permis aux Vingt-Sept d’injecter d’importantes liquidités dans leurs économies, frappées par la pandémie. Depuis mars 2020, l’Union européenne avait permis aux Vingt-Sept d’injecter d’importantes liquidités dans leurs économies, frappées par la pandémie.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/10/26580f26-bd1a-4892-8155-211731ea8abd.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C520%2C344&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=e6aa28b2ab6e57ecc57891e78de9d674)
Depuis mars 2020, l’Union européenne avait permis aux Vingt-Sept d’injecter d’importantes liquidités dans leurs économies, frappées par la pandémie.
ReutersLes États de l’Union européenne (UE) auront jusqu’à juin 2022 pour cesser leurs aides ciblées exceptionnelles aux entreprises touchées par la pandémie, a annoncé Bruxelles, jeudi, tout en confirmant vouloir réviser ses règles de concurrence et ouvrir la porte à des subventions publiques aux semi-conducteurs.
Les règles européennes strictes qui encadrent les aides publiques aux entreprises, suspendues depuis le début de la crise sanitaire, seront à nouveau entièrement appliquées au 30 juin prochain, six mois plus tard que prévu initialement, a annoncé la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager, arguant de l’embellie économique.
«Cette prolongation limitée de six mois permettra une suppression progressive et coordonnée des mesures de crise, et tient compte de la forte reprise attendue de l’ensemble de l’économie», a-t-elle indiqué.
Importantes liquidités
La Commission avait largement dérogé à ces règles depuis mars 2020, permettant aux Vingt-Sept d’injecter d’importantes liquidités dans leurs économies frappées de plein fouet par les restrictions de circulation et confinements.
«Sans une aide publique exceptionnelle, des entreprises autrement viables n’auraient pas survécu», a observé Mme Vestager, devant la presse. Selon elle, la Commission a approuvé depuis le début de la pandémie le versement d’environ 3000 milliards d’euros d’aides d’État.
La commissaire à la Concurrence a également confirmé jeudi, son intention de modifier les règles de concurrence de l’UE, afin de faciliter les investissements dans le secteur technologique, ainsi que le financement de projets permettant de contrer le réchauffement climatique.
«Voie escarpée de la reprise»
L’UE doit «avancer sur la voie escarpée de la reprise après le coronavirus, tout en permettant aux industries européennes de se renforcer pour mener la double transition écologique et numérique», indique l’exécutif européen. Un défi pour la production de semi-conducteurs, des composants omniprésents dans les appareils électroniques, automobiles et infrastructures technologiques, mais dont l’approvisionnement européen dépend d’importations venant de Chine, Taïwan et Corée du Sud.
L’UE a besoin d’avoir son propre «approvisionnement sécurisé», et «pourrait donc envisager d’approuver une aide publique pour combler les éventuels déficits de financement», a déclaré Margrethe Vestager.
Une montée en puissance de la fabrication de puces en Europe prendrait des années, en nécessitant probablement un soutien public important pour que les entreprises privées puissent rattraper leur retard technologique.
L’argent public pourrait servir à établir les «premières structures de production», mais avec des «garde-fous» pour préserver une concurrence loyale, a prévenu la commissaire. La France, en particulier, fait pression sur la Commission pour qu’elle assouplisse ses règles en matière d’investissements publics, afin de doper la production de puces en Europe.