États-UnisL’assassin d’une femme en 1973 était un serial killer
John Getreu, 78 ans, vient d’avouer avoir violé et étranglé Leslie Perlov il y a 50 ans. Mais il a deux autres meurtres à son actif, un en 1964 et l’autre en 1974.
- par
- Michel Pralong
Mardi 10 janvier, John Arthur Getreu, 78 ans a plaidé coupable d’agression sexuelle et du meurtre au premier degré devant la Cour supérieure du comté de Santa Clara de Leslie Marie Perlov en 1973. en septembre 2021, cet homme avait déjà été reconnu coupable du meurtre en 1974 de Janet Ann Taylor, 21 ans, fille de l’entraîneur de football et directeur sportif de l’Université de Stanford, au sud de San Francisco. Ces deux crimes., commis sur le terrain de l’une des plus prestigieuses universités américaines, ont mis près de 50 ans à être élucidés. Cela a permis de découvrir que l’assassin était un homme déjà condamné pour meurtre qui avait été remis en liberté.
Elle voulait être président
Le 16 février 1973, trois jours après le signalement de la disparition de Leslie Perlov, 21 ans, la police a retrouvé son corps dans les terrains boisés de l’Université de Stanford. Cette étudiante en histoire qui voulait maintenant faire son droit et rêvait de devenir la première présidente des États-Unis avait une écharpe à fleurs serrée autour de son cou et ses bas étaient dans sa bouche. Elle avait été violée puis étranglée, comme le rappelle le «New York Times».
La jeune femme se serait rendue dans les bois le 13 février pour photographier la nature et commander une aquarelle comme cadeau d’anniversaire pour sa mère. Sa famille a reçu la lettre de l’université disant qu’elle était admise à la Faculté de droit après la découverte du corps de Leslie. L’enquête n’a pas permis de découvrir son assassin.
Les meurtres de Stanford
Le 24 mars 1974, le cadavre de Janet Ann Taylor, 21 ans également, est découvert dans une zone boisée de la région. Elle n’étudiait pas à l’Université de Stanford mais était venue voir des amis et son père était un sportif connu de l’université. Elle aussi a été étranglée à mort et, même s’il semble qu’elle n’a pas été violée, son agresseur a tenté de le faire. Trois autres personnes ont été tuées aux alentours de l’université entre 1972 et 1976. Cette série de crimes a été appelée à l’époque les «crimes de Stanford». En 2018, Stephen Blake Crawford, qui était concierge à l’université à l’époque, s’est suicidé lorsque la police est venue l’arrêter pour l’un de ces crimes, comme l’écrivait Heavy.
Mais les autres sont restés sans réponse. Jusqu’en 2016, où Noe Cortez, un détective du bureau du shérif du comté de Santa Clara, a réexaminé les pièces à conviction du meurtre de Leslie Perlov. Constatant que son agression avait dû être très brutale, il a imaginé qu’elle avait dû se défendre et que l’on pourrait découvrir de l’ADN de son meurtrier sous ses ongles, qui avaient été conservés. Cela s’est avéré être le cas.
Jeune fille de 15 ans tuée en Allemagne
L’enquêteur a alors reçu une liste de personnes qui pouvaient être liées à cet ADN. Parmi elles, un certain John Getreu, qui avait été condamné en Allemagne pour le viol et le meurtre en 1964 d’une jeune fille de 15 ans. L’homme avait 18 ans à l’époque et ses parents étaient stationnés à la base américaine de Bad Kreuznach. Il avait été condamné à 10 ans de prison et en a purgé 5 avant d’être relâché et de retourner aux États-Unis sous surveillance, les autorités pensant qu’il était capable de mener une vie normale.
Devenu suspect, John Getreu, qui travaillait à l’Université de Stanford au moment des meurtres, a été retrouvé vivant non loin de là, à Hayward, et a été suivi par des enquêteurs en 2018. Ils ont récupéré un gobelet de café qu’il avait jeté et découvert dessus de l’ADN correspondant à celui trouvé sous les ongles de Leslie Perlov.
L’enquête sur le meurtre de Janet Taylor avait également été reprise en 2017 et avait permis la découverte d’ADN du tueur sur le pantalon de la victime, explique «Law & Crime». Il a été comparé à celui de Getreu et correspondait. L’homme serait donc responsable d’au moins trois meurtres et il a également été accusé d’un viol en 1975 à Santa Clara. Mais peut-être est-il également lié aux deux autres meurtres de Stanford. L’audience qui déterminera sa peine aura lieu le 23 avril prochain.
Revenir en arrière dans le temps
Cette série de cold cases élucidés ces dernières années a été rendue possible grâce aux nouvelles technologies sur les recherches ADN. «La capacité de presque revenir en arrière dans le temps et de résoudre des affaires historiques et des affaires froides comme celle-ci, d’obtenir justice après 50 ans, est tout simplement une chose étonnante» a déclaré au «New York Times» Claire Glynn, directrice de la généalogie génétique médico-légale à l’Université de New Haven.