PacifiqueEscalade de la violence aux îles Salomon
Des manifestants ont marché sur la résidence privée du Premier ministre. Les forces de l’ordre ont répliqué par des tirs de sommation pour disperser la foule.
La police des îles Salomon a eu recours vendredi à des tirs de sommation pour disperser des manifestants qui tentaient d’atteindre la résidence privée du Premier ministre Manasseh Sogavare à Honiara, la capitale de l’archipel secouée depuis trois jours par des émeutes.
La dégradation de la situation a conduit David Vunagi, le gouverneur général de cet archipel du Pacifique, à décréter vendredi un couvre-feu nocturne dans la capitale pour une durée indéterminée.
Vendredi, des milliers de personnes, dont certaines étaient armées de haches et de couteaux, s’en sont prises au quartier chinois et au centre des affaires de la ville.
Des bâtiments ont été incendiés et des magasins pillés au moment du déploiement par l’Australie d’une force de maintien de la paix.
Les émeutes avaient débuté mercredi quand des centaines de personnes ont manifesté pour réclamer la démission du Premier ministre avant de se rendre dans le quartier chinois de Honiara, qui compte 80’000 habitants.
Manasseh Sogavare a affirmé que des puissances étrangères, opposées à la décision prise en 2019 par son gouvernement de ne plus reconnaître diplomatiquement Taïwan mais la Chine, étaient à l’origine de ces troubles.
D’autres pointent du doigt les difficultés économiques aggravées par la pandémie de Covid-19 et la rivalité historique entre les habitants de l’île la plus peuplée du pays, Malaita, et celle de Guadalcanal où est basé le gouvernement.
Les premiers membres de la force australienne de maintien de la paix ont été déployés dans la nuit de jeudi à vendredi, quelques heures après l’appel à l’aide lancé par Manasseh Sogavare.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée voisine a annoncé vendredi le déploiement de 34 soldats chargés du maintien de la paix.
La veille, en dépit de l’interdiction de sortir, des manifestants sont descendus dans la rue, pillant des commerces et courant dans les rues, les bras chargés de caisses et de produits tandis qu’une épaisse fumée noire s’élevait au-dessus de la ville.