Carnet noirLe photographe personnel de Lady Diana n’est plus
Au cours de ses quarante ans de carrière, Patrick Demarchelier a shooté les plus grandes stars du cinéma et de la mode, mais aussi la princesse de Galles. Il est mort jeudi, à l’âge de 78 ans.
Naomi Campbell, Kate Moss, Nicole Kidman, Cindy Crawford, Claudia Schiffer, Madonna et Lady Di, parmi tant d’autres, sont toutes passées devant son objectif. Figure du monde de la mode, le photographe français Patrick Demarchelier est décédé. L’annonce de sa mort a été faite dans la nuit de jeudi à vendredi, sur son compte Instagram: «C’est avec une grande tristesse que nous annonçons la disparition de Patrick Demarchelier, le 31 mars 2022, à l’âge de 78 ans.» «Il laisse derrière lui sa femme Mia, ses trois fils Gustaf, Arthur, Victor et trois petits-enfants», poursuit la publication.
De «Harper’s Bazaar» à «Vogue», en passant par Chanel
Pilier de la photographie de mode, il a principalement travaillé pour deux magazines: le «Harper’s Bazaar» et l’édition américaine de «Vogue», avant de travailler pour de grandes marques de mode dont Chanel, Dior ou encore Armani. Au cours de ses quarante ans de carrière, il a fait poser les plus grands tops des années 1990 dont Naomi Campbell ou encore Cindy Crawford, tout en photographiant les icônes hollywoodiennes comme Nicole Kidman, alors enceinte, ou Madonna. Mais il aura surtout été le photographe personnel de «Lady Di», la princesse de Galles.
Maître du portrait
Indissociable de la mode, son nom avait été cité à plusieurs reprises dans le film «Le diable s’habille en Prada», satire de ce secteur où Meryl Streep campe un personnage inspiré d’Anna Wintour, rédactrice en chef de l’édition américaine de «Vogue». Ce même monde avait pris ses distances avec lui dès 2018 lorsque plusieurs femmes l’ont accusé de harcèlement sexuel. Le quotidien américain «The Boston Globe» avait publié en février de cette année les témoignages de sept femmes, dont l’une des anciennes assistantes du photographe. Patrick Demarchelier a toujours nié les faits, mais le groupe Condé Nast (propriétaire notamment de «Vogue», «Glamour»…) avait mis fin à leur relation de travail.
Vendredi, sur son compte Twitter, la Fédération de la Haute Couture et de la Mode loue un «portraitiste brillant» qui a fait «briller la mode française et internationale dans le monde entier». «Repose en paix, Patrick Demarchelier. Merci pour tous ces bons souvenirs et ces photos magiques et intemporelles», a réagi le top, Cindy Crawford, sur Instagram.
«Moi, je m’efface»
Né au Havre (Normandie, nord-ouest de la France), il commence la photographie à l’âge de 17 ans. À 20 ans, il emménage à Paris pour réaliser son rêve: devenir photographe de mode. Rêve qui l’emmènera à New York en 1975, où il débutera comme assistant photographe avant de commencer à photographier pour la bible de la mode: «Vogue».
Une star est née. Demarchelier impose son style dans les plus grands magazines de mode: «Harper’s Bazaar», «Vogue», «Elle»… Un style qu’il revendique comme simple et épuré: «Les gens comme Bourdin ou Newton ramènent le sujet à eux-mêmes, moi je m’efface (…) Je préfère que ce soit le sujet qui s’exprime», confiait-il au journal «Le Monde» en 2008 alors que le Petit Palais, à Paris, lui consacrait une exposition.
Premier photographe non anglais de la famille royale
À chaque fois, les femmes sont immortalisées sans rides, minces et heureuses. Mais de ces photos, les plus iconiques sont celles de la princesse Diana. La série la plus emblématique est celle publiée par le «British Vogue». Sur l’une d’elles, on y voit une Lady Di solaire, immortalisée en noir et blanc couronne sur la tête, assise sur le sol. C’est à la suite de cette série qu’il deviendra son portraitiste personnel, devenant ainsi le premier photographe de la famille royale britannique qui ne soit pas anglais.
En 2005, il avait aussi signé le célèbre calendrier culte Pirelli. Une consécration pour de nombreux photographes de mode.