France: Un policier en garde à vue après la mort d’un automobiliste

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FranceUn policier en garde à vue après la mort d’un automobiliste

Un agent de police est sous enquête après un tir policier qui a fait une victime lors d’un contrôle qui a mal tourné.

Image d’illustration d’une voiture de police.

Image d’illustration d’une voiture de police.

AFP

Un homme de 23 ans a été tué par un tir de police dans la nuit de lundi à mardi à Neuville-en-Ferrain (Nord) après un refus d’obtempérer. Selon le récit de la procureure de Lille, Carole Étienne, un équipage de police a voulu contrôler les «occupants d’un véhicule muni de fausses plaques d’immatriculation» vers 3 h 00 du matin. Le conducteur de la voiture en question a alors démarré «brusquement afin de s’y soustraire», a-t-elle expliqué.

Passager en garde à vue

«Dans la fuite, un policier parvenait à ouvrir la portière côté conducteur afin d’extraire l’individu et faisait usage de son arme à une reprise. Le conducteur du véhicule mis en cause, âgé de 23 ans, est décédé sur place malgré l’intervention des secours», a-t-elle poursuivi. Selon une source policière, il a été atteint au thorax. Une deuxième source policière a précisé qu’il demeurait à Roubaix et était «connu pour plusieurs faits lourds de stupéfiants et de recel».

Le passager a été placé en garde à vue «pour recel de vol de véhicule et complicité de refus d’obtempérer», a précisé la procureure de Lille. «Le policier qui a fait usage de son arme» est lui aussi entendu «sous le régime de la garde à vue», a-t-elle ajouté. Selon la première source policière, il appartient à la Brigade anticriminalité.

Police des polices

Les investigations ont été confiées «à la Direction zonale de la police judiciaire et à l’IGPN» - la «police des polices» - pour «circonscrire très exactement les circonstances de la commission des faits», a souligné la procureure. La commune de Neuville-en-Ferrain, frontalière de la Belgique, est un secteur «avec pas mal de passages pour tous types de trafics», a expliqué Arnaud Boutelier, du syndicat Alliance. Sur 14’240 refus d’obtempérer comptabilisés en 2021 par la police nationale, 157 cas concernent des «usages d’armes à feu sur des véhicules en mouvement», selon des chiffres donnés par la police.

Cas récurrents

Mi-août, à Vénissieux, une commune sensible proche de Lyon, des policiers avaient tiré à plusieurs reprises lors du contrôle d’une voiture signalée volée, faisant deux morts. L’IGPN a ouvert une enquête. Fin juin la «police des polices» avait également été saisie après un contrôle de police qui avait mal tourné à Carcassonne. Un homme qui avait heurté un policier en tentant de fuir un contrôle au volant d’une voiture avait été grièvement blessé par arme à feu. Quelques semaines plus tôt, des policiers avaient fait feu sur un véhicule à Paris, tuant une des passagères. Le conducteur a ensuite été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique et récidive de refus d’obtempérer aggravés.

(AFP)

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