Intelligence artificielleGoogle lance Bard, son ChatGPT, mais juste en phase test… pour l’instant
Le robot conversationnel du géant américain suit de quelques mois le déjà décrié logiciel de la start-up OpenAI.
Google a annoncé, lundi, le lancement, en phase de test, de son propre robot conversationnel, baptisé Bard, quelques mois après l’arrivée de ChatGPT, le logiciel de la start-up américaine OpenAI qui déchaîne les passions.
«Bard a pour ambition de combiner l’étendue des connaissances du monde avec la puissance, l’intelligence et la créativité de nos grands modèles de langage», a expliqué Sundar Pichai, directeur général d’Alphabet, maison mère de Google, cité dans un communiqué.
Capable d’expliquer les découvertes de la NASA
Le logiciel «s’appuie sur les informations du web pour fournir des réponses actualisées et de haute qualité», a indiqué le responsable, pour lequel «Bard peut être un terrain d’expression pour la créativité et une rampe de lancement pour la curiosité».
Le robot conversationnel est capable d’«expliquer les dernières découvertes de la NASA issues du télescope James Webb à un enfant de 9 ans, ou de vous renseigner sur les meilleurs attaquants du football actuel, puis de vous proposer un entraînement spécifique pour vous améliorer».
Basé sur le programme LaMDA
Bard s’appuie sur LaMDA, un programme informatique conçu par Google pour générer des robots de conversation (chatbots), dont le groupe de Mountain View (Californie) avait dévoilé la première version en 2021.
LaMDA avait fait parler de lui en juin 2022, quand un ingénieur de Google, Blake Lemoine, avait affirmé que les programmes d’intelligence artificielle étaient en train de devenir «conscients». Une opinion très critiquée dans le milieu, qui la considérait comme absurde ou, au mieux, prématurée.
Si l’intelligence artificielle est omniprésente dans le secteur technologique et au-delà depuis des années, voire des décennies, la sortie de ChatGPT, en novembre, a fait évoluer la vision du grand public sur ses capacités.
Il n’est pas le premier logiciel du genre, mais il a surpris par la qualité de ses réponses, qu’il s’agisse d’écrire un texte sur un thème donné, d’expliquer un sujet complexe de façon intelligible, voire de créer un poème ou les paroles d’une chanson.
Microsoft va investir plusieurs milliards de dollars
Déjà partenaire d’Open AI, le créateur de ChatGPT, Microsoft a annoncé fin janvier qu’il allait investir «plusieurs milliards de dollars» pour étendre leur collaboration, après avoir réalisé deux investissements, en 2019 et en 2021. Microsoft, Google, mais aussi Meta et Amazon font partie des acteurs les plus importants de l’intelligence artificielle, technologie à laquelle ils consacrent des investissements colossaux.
Selon plusieurs médias américains, l’arrivée de ChatGPT a bousculé Google, qui disposait déjà de LaMDA mais qui a, depuis, mis les bouchées doubles pour proposer, dans des délais resserrés, un produit similaire au robot conversationnel d’OpenAI.
Une version allégée
Google a indiqué, lundi, qu’il lançait Bard avec une «version allégée» de LaMDA, «nécessitant une puissance de calcul moindre» pour permettre l’utilisation par un «plus grand nombre d’utilisateurs» et «de traiter un volume plus important de retours».
Pour l’instant, l’utilisation du logiciel va être limitée à «des testeurs de confiance, avant de le rendre plus largement disponible dans les semaines à venir», a précisé Sundar Pichai. Cette phase de test vise notamment à s’«assurer que les réponses de Bard atteignent un niveau élevé en termes de qualité, de sécurité et d’ancrage dans les informations du monde réel», selon lui.